A l’issue du vote, le président du PS, Paul Magnette, a annoncé un important processus de restructuration pour début 2025. Pourquoi si tard ? Le parti a dû, avant de se lancer dans ce chantier, se mettre en ordre de marche pour les élections municipales d’octobre où le PS a plutôt sauvé les meubles, même si le succès du MR et des Engagés ne s’est pas démenti.
L’année 2025 approche. Lundi matin, le bureau du PS s’est réuni pour discuter et lancer le processus de rénovation du parti. Lors du bureau, entièrement consacré à cette question, les socialistes présents ont débattu pendant près de deux heures de l’avenir du PS. On nous dit que les discussions ont été plutôt constructives, chacun considérant que c’est le moment ou jamais d’entamer un tel processus. Cela se fera sur la forme et sur le fond, le président annonçant qu’il y aura «pas de tabou ». Même le nom du parti est remis sur la table. Mais, comme il l’a confié Le Libre en juillet 2024, Carolo estime personnellement que la référence à «socialisme” il fallait la préserver.
Le PS entame sa refondation
Jusqu’à fin mars, élus et experts du parti vont entamer un processus d’évaluation interne du fonctionnement du PS. “Pour entamer un dialogue extérieur, il est crucial de commencer par un inventaire de nos forces et de nos faiblesses. Cela nécessite une analyse rigoureuse de nos structures, de nos processus de décision, de notre capacité à répondre aux attentes des citoyens. explains Magnette. Pas de tabou donc, puisque tout ce qui touche aujourd’hui au fonctionnement du PS pourrait être remis en cause. La structure de la fédération, le bureau, l’organisation du siège, l’élection du président, etc.
Fin mars, début du processus participatif
Fort de cette première analyse, qui s’achèvera au cours du mois de mars, le PS mettra ensuite en place un large processus participatif qui permettra à tous les militants, mais aussi à un certain nombre de citoyens et de membres de la société civile intéressés par cette réflexion, de s’exprimer sur les premières pistes proposées. Ce processus participatif devrait s’achever en septembre 2025 avec la rédaction d’une première synthèse. Ensuite, les grandes thématiques sur lesquelles le PS sera appelé à travailler à l’avenir seront identifiées pour permettre l’élaboration d’un programme en adéquation avec les aspirations de la société actuelle. Tout devrait être terminé en 2027, soit deux ans avant les prochaines élections fédérales, régionales et européennes, laissant le - aux socialistes de se mettre en ordre de bataille.
Le PS change de stratégie face au PTB
Dans l’interview qu’il a accordée à Le Libre quelques semaines après le scrutin de juin, Paul Magnette expliquait aussi que son parti allait devoir «se libérer des gardiens du temple ». Selon lui, toute la gauche doit se remettre en question. “À certains moments, peut-être les partis de gauche – et le PS plus que d’autres – se réfèrent à une série d’instances qui fixent des normes morales très élevées. Et cela fait qu’on n’ose plus dire des choses, même si on sait très bien que c’est ce que la population attend de nous.» Plus concrètement, il a également évoqué les expulsions de criminels en séjour irrégulier. “Je me souviens d’une époque où c’était un tabou à gauche, où tous les membres d’associations à vision très humaniste nous faisaient part de leur aversion pour le principe même du centre fermé. Lorsque vous arrêtez quelqu’un dans la rue parce qu’il a commis un acte illégal et qu’il n’a pas de permis de séjour, il disparaîtra dans les airs si vous ne pouvez pas le priver de sa liberté. Que cela nous plaise ou non, nous avons besoin de centres fermés.
Le PS prône donc un retour à la base, à ses militants, à ses fondamentaux idéologiques pour mieux répondre aux aspirations de la société actuelle.