Alors que la signature d’un accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Argentine, Bolivie, Brésil, Paraguay et Uruguay) semble imminente, le sujet est plus que jamais au cœur des mobilisations paysannes. À leur tour, les syndicats agricoles de la Confédération paysanne et de la Coordination rurale ont organisé des actions jeudi 5 décembre, jour de l’ouverture, à Montevideo, la capitale de l’Uruguay, d’un sommet du Marché commun du Sud qui pourrait être décisif. .
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« Commerçants, tremblez, les agriculteurs reprennent leur blé », ou même « Des prix rémunérateurs plutôt que des commerçants » : tels étaient deux des slogans des agriculteurs de la Confédération Paysanne venus manifester devant le Grand Palais à Paris, où se tenait un rendez-vous européen des grands acteurs du commerce des céréales. Une centaine de manifestants ont déposé des bottes de paille devant l’entrée du bâtiment. Certains ont emporté les signes « Syngenta » (Fabricant sino-suisse de pesticides et de semences) et « InVivo » (Géant français du négoce de céréales). « La nourriture bon marché est le paysan que nous enterrons »brandit un agriculteur sur une pancarte.
L’occasion pour eux de dénoncer l’accord avec le Mercosur, mais aussi tous les accords de libre-échange et, plus généralement, la déréglementation des marchés agricoles. « Nous recentrons le débat sur la spéculation sur les marchés mondiaux qui met en concurrence les agriculteurs du monde entier. C’est ce système économique injuste qu’il faut remettre en cause pour la rémunération des paysans, afin que le rôle nourricier de l’agriculture soit reconnu à sa juste valeur, dans le respect de la souveraineté alimentaire des peuples. »souligne la Confédération paysanne, dans un communiqué publié jeudi à l’issue de la manifestation.
Position plus nuancée de la FNSEA
Le syndicat, qui affirme ne pas être opposé au commerce, pour autant qu’il soit équitable, a énuméré ses revendications adressées aux décideurs politiques : « La sortie des accords de libre-échange, l’interdiction d’acheter nos produits en dessous de notre prix de revient, la mise en place de prix minimaux d’entrée à l’importation, pour neutraliser la concurrence déloyale et stopper la course au moins-disant social et environnemental, ou encore le rétablissement des outils de régulation des marchés. »
La Coordination rurale avait décidé de se mobiliser aux côtés des agriculteurs belges pour manifester mercredi soir. Ils ont mené des opérations de contrôle sur les routes du Pas-de-Calais, des Ardennes et du Nord et ont provoqué jeudi la fermeture de l’autoroute A2 entre Lille et Bruxelles. Ils voulaient dénoncer l’accord de libre-échange avec le Mercosur et la concurrence déloyale de certaines importations agricoles qui portent atteinte aux revenus des agriculteurs.
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