Maja Riniker : « Cohésion dans la diversité »
« J’espère que nous prendrons dans cette salle des décisions solides et durables au cours des douze prochains mois pour l’avenir de notre pays », a-t-elle déclaré dans son discours. “Notre pays en a besoin.”
L’Argovienne entend placer son année présidentielle sous le thème : « Cohésion dans la diversité ». Pour elle, diversité et cohésion sont interdépendantes, et l’une ne peut exister sans l’autre dans le pays. Même si la Suisse connaît quatre langues nationales ainsi que des régions et des cultures différentes, « nous sommes unis par une compréhension commune de la démocratie directe : un aspect que nous devons chérir et vivre », a-t-elle souligné. “Ce qui est pour nous une certaine valeur reste malheureusement une réalité de plus en plus rare dans le monde.”
La démocratie, c’est défendre ses convictions et ses valeurs, rechercher des majorités, mais aussi accepter que la population prenne parfois des décisions différentes de celles que l’on souhaiterait, selon le président nouvellement élu. La démocratie, c’est aussi respecter et soutenir les minorités, surtout si l’on fait soi-même partie de la majorité, a-t-elle poursuivi.
Avant son élection, l’Argovienne avait déjà souligné que la Confédération “ne se limite pas à la Suisse alémanique”. Et de préciser qu’elle suivait des cours de conversation depuis son arrivée sur la scène politique nationale, afin d’améliorer son français.
Maja Riniker sera épaulée dans son rôle par Pierre-André Page (UDC/FR), élu premier vice-président par 156 voix sur 161 bulletins valables. Katja Christ (PVL/BS) occupera le poste de deuxième vice-présidente, élue par 115 voix sur 163 bulletins valides.
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Andrea Caroni : « Tout homme qui a le pouvoir est enclin à en abuser »
Quant à Andrea Caroni, 44 ans, c’est un homme politique dans l’âme. Il a débuté sa carrière politique en rejoignant à 19 ans la section locale nouvellement créée du PLR à Grub (AR). En 2011, alors qu’il était ministre des Finances de l’Appenzell Rhodes-Extérieures, il a été élu au National avec une nette avance sur ses adversaires. Quatre ans plus tard, il est élu au Conseil des Etats, puis il est réélu deux fois avec de bons résultats, parfois sans concours.
Avant son élection, le libéral-radical originaire d’Appenzell Rhodes-Extérieures avait déjà indiqué qu’il souhaitait profiter de son année de mandat pour souligner l’importance des institutions démocratiques libérales en Suisse.
“Le monde va mal”, a déclaré Andrea Caroni dans son discours. Partout dans le monde, beaucoup trop de gens sont opprimés par des despotes, l’autocratie gagne à nouveau du terrain et l’État de droit libéral et démocratique est sous pression, a-t-il déclaré. « Dans des cas particulièrement pathologiques, ces despotes transportent encore la violence sous forme de guerre vers d’autres pays. »
Ce despotisme est malheureusement la norme dans l’histoire de l’humanité, car l’attrait du pouvoir est fort, a poursuivi le nouveau président. « Tout homme qui détient le pouvoir est enclin à en abuser. Les philosophes des Lumières le savaient, tout comme mon auteur préféré, Tolkien, dans son Seigneur des Anneaux.»
Mais tout n’est pas sombre, a-t-il expliqué. La pauvreté a diminué, tant dans le monde qu’en Suisse. L’espérance de vie a augmenté. Pour libérer cette force de progrès, « nous avons besoin de liberté et de sécurité, que nous obtenons grâce aux institutions de la vie commune ». La politique suisse est conçue de manière à ce que tout le monde soit impliqué et que personne n’ait trop d’influence, de sorte que « le pouvoir est fragmenté », a-t-il conclu.
Andrea Caroni pourra compter sur le soutien de Stefan Engler (Centre/GR), élu premier vice-président par 45 voix sur 45 bulletins valables. Werner Salzmann (UDC/BE) a été élu deuxième vice-président par 43 voix sur 43 bulletins valides.
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