Ce n’est pas une surprise, mais une confirmation : la percée du Rassemblement national (RN) aux élections européennes de dimanche 9 juin, annoncée depuis des semaines par les instituts de sondage, est bien réelle. La liste conduite par Jordan Bardella obtient 31,5% des voix, selon les premières estimations de l’institut Ipsos pour France Télévisions, Radio France, France 24-RFI et Public Sénat-LCP Assemblée nationale. Une hausse de huit points par rapport au précédent scrutin européen de 2019, où le RN avait obtenu 23,34 %.
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Jordan Bardella améliore encore le score de Marine Le Pen au premier tour de l’élection présidentielle de 2022 (23,15%). L’extrême droite n’a jamais atteint un niveau aussi élevé sous le Ve République. Le président du RN s’en est félicité « verdict sans appel ». Les Français ont exprimé, dit-il, « une envie de changement et un chemin vers l’avenir ». Avant de demander une dissolution de l’Assemblée nationale, en vue de l’organisation de nouvelles élections législatives.
Une demande à laquelle le président de la République n’a pas tardé à répondre. Moins d’une heure plus tard, lors d’une brève allocution télévisée, Emmanuel Macron annonçait la dissolution de l’Assemblée nationale, après la victoire écrasante de l’extrême droite aux élections européennes. « Je signerai dans quelques instants le décret convoquant les élections législatives qui se tiendront le 30 juin pour le premier tour et le 7 juillet pour le second »a déclaré le chef de l’État, vingt-sept ans après la dissolution décidée par Jacques Chirac, en 1997.
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Si la participation est en hausse par rapport à 2019 (elle était en hausse de deux points à 17 heures), le résultat des élections européennes constitue un énorme revers pour la majorité présidentielle, qui n’a pas réussi à mobiliser son électorat : la liste conduite par Valérie Hayer, soutenue par cinq Les partis (Renaissance, MoDem, Horizons, UDI et Parti radical) n’obtiendraient que 14,7% des voix, soit huit points de moins qu’en 2019 (22,42%), et moitié moins que le RN. Considérablement affaibli par ce score, privé également de majorité absolue à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron a choisi de jouer à cette partie de poker, plutôt que de mourir à petit feu pendant trois ans.
Glucksmann, des progrès spectaculaires
La liste macroniste évite cependant de peu l’humiliation de se retrouver reléguée en troisième position. La liste conduite par Raphaël Glucksmann (Parti socialiste-Place publique) obtiendrait 14 %. Une progression spectaculaire par rapport aux 6,19 % obtenus par le même Glucksmann en 2019, ou encore par rapport aux 1,75 % d’Anne Hidalgo au premier tour de l’élection présidentielle de 2022.
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