perspectives d’exploration de l’hydrogène natif en Béarn

perspectives d’exploration de l’hydrogène natif en Béarn
perspectives d’exploration de l’hydrogène natif en Béarn

Si actuellement, 95 % de l’hydrogène produit dans le monde est « gris », générant d’importantes émissions de CO2 lors de sa fabrication. L’hydrogène vert est obtenu par électrolyse de l’eau à partir d’électricité renouvelable et excédentaire, ce qui lui confère un rôle important dans la décarbonation des industries, des transports et de la machinerie lourde, principaux émetteurs de CO2.

Réactions géochimiques entre les roches et l’eau

S’il ne représente que 5 % de l’hydrogène consommé, sa production nécessite des quantités considérables d’électricité et d’eau, ce qui en fait une option coûteuse. Selon le géologue, il est donc crucial d’envisager des approches complémentaires pour produire plus efficacement de l’hydrogène décarboné, comme l’exploitation des ressources naturelles souterraines en hydrogène, aussi appelé hydrogène natif.


Présentation du projet H2NA en cours dans notre département.

Dominique Fillieux

L’hydrogène natif, ou « blanc », est généré sous terre par des réactions géochimiques entre diverses roches et l’eau. Philippe Dubreuih parle ensuite de serpentinisation et de radiolyse de l’eau pour expliquer la formation d’hydrogène natif aussi bien sous la croûte continentale qu’océanique. En raison de sa légèreté, il migre à travers les roches et les réseaux de fractures pour remonter à la surface, où il peut être piégé dans des roches réservoirs poreuses si celles-ci sont recouvertes de roches imperméables, formant ainsi des dépôts.

Bien que rares, ces gisements existent, un exemple étant celui de Bourakébougou au Mali avec un puits, initialement creusé pour trouver de l’eau, à -110 mètres qui permet aujourd’hui l’exploitation de gaz pur à 98% alimente directement un moteur pour produire de l’électricité pendant plusieurs années en le village voisin.


Jean-Michel Baleix, 1er adjoint, a souhaité la bienvenue aux participants et a présenté l’intervenant Philippe Dubreuilh.

Dominique Fillieux

Cependant, si l’hydrogène n’est pas piégé, il s’échappe dans l’atmosphère. Des recherches sont menées partout dans le monde pour étudier ces émanations natives d’hydrogène.

Une nouvelle énergie primaire bas carbone, renouvelable et abondante

En France, des fumées ont été détectées en surface, ainsi que des accumulations dans d’anciens puits de pétrole et de gaz, des mines et des forages géothermiques profonds. Depuis 2021, la région Nouvelle-Aquitaine finance le projet H2NA pour évaluer le potentiel des ressources naturelles en hydrogène sur son territoire, dans le but de favoriser les demandes de permis d’exploration.

Dans les Pyrénées-Atlantiques, notamment dans le bassin de Mauléon, des conditions géologiques favorables à la découverte de l’hydrogène naturel ont été identifiées. Des études à Sauveterre-de-Béarn ont montré de fortes concentrations d’hydrogène, provenant d’une péridotite massive située à 10 km de profondeur.

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Après avoir expliqué les études en cours sur notre territoire, le géologue, membre de l’association The Shifters (1), conclut en affirmant que l’hydrogène natif représente donc l’espoir d’un nouveau primaire, bas carbone, renouvelable et abondant mais que la « route » reste longue pour usage actuel dans la transition énergétique.

Le diaporama détaillé utilisé lors de la présentation est consultable sur le site Lescar.fr (taper hydrogène dans la barre de recherche). C’est Jean-Michel Baleix, 1er adjoint au maire de Lescar, qui avait préalablement accueilli les participants et présenté l’intervenant Philippe Dubreuilh.

(1) Les Shifters est un collectif (association loi 1901) créé en 2014 pour apporter un soutien bénévole au think tank The Shift Project qui œuvre pour décarboner l’économie à l’échelle française et européenne.

 
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