Le toit du Centre des sciences de l’Ontario risque-t-il vraiment de s’effondrer ? – .

Le toit du Centre des sciences de l’Ontario risque-t-il vraiment de s’effondrer ? – .
Le toit du Centre des sciences de l’Ontario risque-t-il vraiment de s’effondrer ? – .

Alors que les partis d’opposition dénoncent la fermeture du Centre des sciences de l’Ontario, accusant le premier ministre Doug Ford de manigance « politique », les experts décortiquent le rapport d’ingénierie cité par la province.

Le Centre des sciences de Toronto a été soudainement fermé vendredi dernier.

Le ministre de l’Infrastructure, Kinga Surma, a cité un rapport évoquant le risque d’effondrement de certains panneaux du toit.

Il n’y a pas de danger immédiatrétorque l’ingénieur Yasser Korany du groupe KSI, qui a examiné le rapport du cabinet de conseil Rimkus commandé par la province.

Il souligne que selon le cabinet Rimkus :

  • Pas plus de 6 % des panneaux de toiture sont considérés comme « à haut risque » ;
  • 6 panneaux à risques « critiques » ont déjà été remplacés ou ont fait l’objet de mesures de soutien ;
  • Les panneaux « à haut risque » sont en sécurité jusqu’au 31 octobre. Selon Rimkus, le poids de la neige en hiver présente toutefois un risque d’effondrement. Le cabinet recommande des mesures correctives d’ici le 31 octobre, comme le remplacement des panneaux « à haut risque » ou la fermeture de certaines salles du musée si cela n’est pas possible ;
  • Le rapport ne mentionne pas la fermeture de l’ensemble du Centre scientifique.

Marc Winters, directeur de Rimkus, a refusé d’être interviewé par CBC. Le PDG du Centre des sciences de l’Ontario, Paul Kortenaar, n’a pas répondu à la demande de commentaires de CBC.

Un matériau controversé

La province a engagé Rimkus pour inspecter le musée de Toronto, selon la firme, à la suite d’inquiétudes soulevées au Royaume-Uni, notamment au sujet du béton cellulaire autoclavé, utilisé dans la construction de toits plats dans les années 1950, 1960 et 1970.

Il s’agit d’un matériau plus léger, mais moins durable. C’est propice aux cassesselon le professeur d’ingénierie Sam Adu-Amankwah de l’Université Aston de Birmingham, en Angleterre.

Ce matériau a été utilisé pour la toiture du Centre des sciences de Toronto, mais aussi dans plusieurs centaines d’autres édifices publics de la province, qui restent ouverts.

Les partis d’opposition accusent le premier ministre Doug Ford d’avoir fermé le Centre des sciences pour justifier son projet controversé de nouveau musée à Ontario Place.

Le professeur Adu-Amankwah affirme que la fermeture complète des pavillons n’était « absolument pas nécessaire » d’un point de vue structurel.

La firme Rimkus a réalisé ses inspections de décembre 2023 à mars 2024 dans les trois pavillons formant le Science Center (A, B et C). De 50% à 70% de la toiture des pavillons est constituée de béton cellulaire autoclavé.

Environ un tiers des panneaux des pavillons A et B n’ont pas pu être inspectés car ils étaient cachés au-dessus du plafond.

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La grande majorité des panneaux de toiture du Centre des sciences de l’Ontario présentent un « faible » risque d’effondrement, selon la firme Rimkus.

Photo : CBC/Steven Silcox

Le coût

La province affirme que le remplacement complet du toit du centre scientifique coûterait entre 22 et 40 millions de dollars, ajoutant que les travaux prendraient deux ans.

Selon le rapport de Rimkus :

  • Le renforcement des panneaux à haut risque coûterait au moins 522 500 dollars et la tâche prendrait au moins trois mois ;
  • Le cabinet recommande des mesures supplémentaires avant la fin octobre, notamment le remplacement des panneaux à haut risque, pour un coût minimum de 7,2 millions ;
  • Les autres panels ne nécessitent, ajoute Rimkus, qu’un examen tous les 1 à 3 ans. Le coût : 269 000 $ jusqu’en 2029 ;
  • Les consultants recommandent de remplacer progressivement tous les panneaux de béton cellulaire autoclavés du toit au cours de la prochaine décennie, ce qui coûterait 24,7 millions de dollars.

Certains philanthropes ont offert une contribution allant jusqu’à 1 million de dollars pour la rénovation du toit, tandis que la firme fondée par l’architecte Raymond Moriyama, qui a conçu le Centre des sciences, a offert ses services gratuitement.

Ash Milton, porte-parole de la ministre Kinga Surma, ajoute cependant que les panneaux du toit ne sont pas le seul problème. Selon lui, le musée, ouvert en 1969, nécessite au total des rénovations d’environ 478 millions. Le gouvernement veut plutôt construire un nouveau musée à Ontario Place.

Nous ne jouerons pas avec la santé et la sécuritéajoute M. Milton, qui assure que la sécurité publique est le principal facteur expliquant la fermeture de l’actuel Centre des sciences.

Hitesh Doshi, professeur d’architecture à l’Université métropolitaine de Toronto, estime que cela « vaut la peine » de rénover progressivement le musée existant, malgré le coût supplémentaire.

Pour Floyd Ruskin, co-fondateur du groupe Sauver le Centre des sciences de l’Ontariole Centre des sciences est un « joyau pour le nord-est de Toronto ». Il a reçu des lettres de soutien de tous les coins de la province, de « Kenora à Cornwall », a-t-il déclaré.

Avec des informations de CBC News

 
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