Qui entre Justin Trudeau et Pierre Poilievre bénéficiera du meilleur élan électoral après l’élection de Donald Trump ? Il est peut-être trop tôt pour le dire, mais certains signes donnent un avantage au chef conservateur, à condition qu’il sache bien jouer ses cartes.
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Selon un sondage Angus Reid publié lundi, à la veille des élections aux États-Unis, 37 % des Canadiens considéraient Justin Trudeau comme étant le mieux placé pour travailler avec Kamala Harris et les démocrates, contre 30 % pour M. Poilievre.
Avec Donald Trump à la Maison Blanche, c’est Pierre Poilievre qui se porte mieux aux yeux des Canadiens : 38 % d’entre eux estiment qu’il travaillerait bien avec M. Trump, contre 23 % pour le premier ministre Trudeau.
Le règne de l’imprévisibilité
Au lendemain des élections, Justin Trudeau et ses ministres se sont montrés confiants et prêts à collaborer avec une administration Trump, comme ils ont su le faire pendant quatre ans.
« Nous nous préparons depuis longtemps à cette éventualité et nous sommes prêts », a déclaré mercredi le Premier ministre.
Pourtant, comme le rappelle la politologue Geneviève Tellier, « avec Trump, on ne sait jamais à quoi s’attendre ». “L’imprévisibilité est le mot qui me vient à l’esprit.”
Les Canadiens se souviennent que Justin Trudeau s’en est « plutôt bien sorti » dans les premières années de Trump, notamment lors de la renégociation de l’accord de libre-échange, estime le professeur de l’Université d’Ottawa.
Les choses ont légèrement empiré par la suite, après quelques sorties intempestives du président. « Trudeau, on l’a vu jouer. Nous savons que la relation n’est pas si bonne maintenant.
Un test pour Poilievre
Sur plusieurs dossiers, notamment en matière d’environnement, les républicains et les conservateurs canadiens présentent plusieurs similitudes. L’annulation de la taxe carbone, par exemple, va de pair avec le programme d’une administration Trump, estime M.moi Tellier.
Pour Pierre Poilievre, l’enjeu est ailleurs.
«Il n’a jamais eu à commenter les déclarations de Trump. Là, il devra le faire. Est-ce que nous allons aimer ce que nous allons entendre ? dit-elle.
Malgré ses similitudes avec une présidence républicaine, Pierre Poilievre devra démontrer lors de la campagne électorale comment il entend défendre les intérêts du Canada face à un gouvernement américain qui s’annonce perturbateur.
« Ce ne sera pas facile. Si Pierre Poilievre est premier ministre, ou même en campagne électorale, il devra répondre à Donald Trump. Ce sera un test important, comme ce fut le cas lorsque Trump a été élu alors que Trudeau venait d’arriver.»
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