Le client de Me Ofelia Avagian, Mohamed Bakkali, est acquitté des faits. C’est ainsi que la cour d’assises de Bruxelles s’est prononcée sur la culpabilité des accusés dans la nuit de mardi à mercredi dans une conclusion pour le moins houleuse. Les familles des accusés se sont interpellées et même insultées avec les proches de la victime.
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“Au moins, notre fils est entre quatre murs ! », lancent les proches de Dardour à la famille Benali (23 ans). Le principal accusé, que le jury populaire considère comme l’auteur des coups de feu qui ont coûté la vie au jeune homme, termine son procès comme il l’a commencé : parlant des mères de tous en termes imagés, Dardour est embarqué sous les cris de ses proches. . Il est presque trois heures du matin, les débats continueront le lendemain.
« Ces tueurs »
Mohamed-Amine Dardour ne prendra pas place dans le box des accusés ce mercredi, pour les débats concernant la peine qui lui sera infligée, ainsi que celle de Youssef Jeddi, considéré comme un coauteur des faits. “Ce que vous avez décidé hier ne peut être combiné avec des peines clémentes. Personne ne le comprendrait, ni mes proches, ni moi, ni la société civile et ni peut-être vous-même.», déclare en préambule l’avocat général Thierry Moreau.
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Pour l’accusation, il n’y a aucune circonstance atténuante à considérer pour «ces tueurs», explique le procureur général. Il requiert donc la réclusion à perpétuité pour Dardour et Jeddi. “Pour tuer une personne, ils étaient prêts à en tuer deux autres.“
“Un enfant”
“Il y a la justice et ce qui est juste», commence Me Eskenazi. L’avocat pénaliste rappelle que Jeddi, qu’il qualifie de «un enfant“, “un adepte“Je n’ai pas tiré cette nuit-là.”Il va falloir qu’il prenne ses responsabilités maintenant mais nous sommes tous les conséquences de nos chemins de vie et j’espère que vous l’entendrez, ça aurait aussi pu être votre enfant», explique-t-il encore.
Me Laura Pinilla continue avec le jeune âge de Youssef Jeddi à l’époque, 19 ans. Cela dépendait plus ou moins du Tribunal de la jeunesse, se souvient-elle. “Mais nous venons vous dire aujourd’hui qu’être jeune au moment des faits n’est pas une circonstance atténuante alors que tout un monde juridique parallèle leur est réservé.», poursuit l’avocat pénaliste. “La perpétuité c’est l’abandon de toute rédemption, de toute réinsertion, c’est la fin de la seconde chance», déclare Me Pinilla, rappelant les conditions de détention en Belgique et la difficulté d’obtenir une libération conditionnelle.
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La parole est donnée aux avocats mandatés par Mohamed-Amine Dardour pour s’exprimer en son absence, Me De Vlaemynck et Me Bosmans. “Il existe des mécanismes bien plus efficaces que la prison à vie, où les victimes sont mises à la même table que les auteurs.», souffle Me Bosmans en référence au programme de justice réparatrice, tel qu’il existe au Plat Pays. “Mohamed-Amine est un gamin qui a raté son procès, raté l’essentiel. Quels que soient les faits que vous lui attribuez, c’est quelqu’un d’autodestructeur. Les profils de ce type de dealers, eux-mêmes consommateurs de cocaïne, ne sont pas courants», plaide-t-elle, dénonçant le harcèlement scolaire qu’il aurait subi.
Le jury est entré en délibération.