C’est un plaisancier qui a repéré l’animal dans l’eau au large des îles de Porquerolles et de Port-Cros dans le Var et qui l’a filmé en train de nager début novembre : requin blanc de 4 mètres de long. L’espèce a été confirmée par le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) de Paris et le Groupe d’étude des requins phocéens (GPER).
Sur les images publiées sur Facebook sur la page « Porquerolles et ses environs »on voit le requin s’approcher du bateau avec son aileron. Événement très rare, le grand requin blanc ne fréquente pas souvent ces eaux. Depuis 1600, une quarantaine de spécimens ont été signalés dans le Golfe du Lion.selon les données du GPER. Le grand requin blanc (Carcharodon carcharias) est une espèce classée « en danger critique d’extinction » sur la Liste rouge européenne de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Pas encore adulte
« L’individu observé au large de Port-Cros est bien un grand requin blanc, je pense que c’est un jeune, pas un juvénile, mais pas encore un adulte“a déclaré Nicolas Ziani, directeur scientifique du GPER, à France 3 Provence Alpes Côte d’Azur. “Elle est un peu plus petite que la femelle que nous avons observée en Camargue”souligne Nicolas Ziani. “Toutes les observations sont bonnes à prendre.”
En 2022, une femelle requin de près de 5 mètres ont été observés en Camargue. “C’est assez extraordinaire”ajoute François Sarano, docteur en océanographie, contacté par l’agence Radio France. « Il est à la fois émouvant de constater qu’ils n’ont pas complètement disparu de cette Méditerranée où ils étaient très abondants. Et puis, si on en fait tout un plat, c’est parce qu’il y en a très peu. “Malheureusement, cela ne ramènera pas à la mer la population extrêmement nombreuse qu’il y avait il y a une cinquantaine d’années en Méditerranée.”.
N’aie pas peur
Le plongeur professionnel, (François Sarano) « conseille à chacun de ne pas avoir peur, mais au contraire d’aller voir ces animaux extraordinaires ». Celui qui fut le conseiller scientifique du commandant Cousteau, rappelle à plusieurs reprises son « Un bonheur incroyable » avoir “nager librement” avec de grands requins blancs “en Afrique du Sud et aussi dans les eaux du Pacifique”. “Ça donne la paix, ça donne un bonheur infini”, décrit François Sarano : “C’est comme si nous étions vivants parmi les vivants.”