Les détenus pourraient utiliser des seringues fournies par les établissements de détention au sein de leurs cellules, notamment à Laval et Cowansville, un programme qui existe déjà ailleurs au Canada, mais qui constitue une première au Québec.
Au printemps dernier, un nouveau programme d’injection supervisée a été implanté au pénitencier de Drummondville.
Les détenus peuvent s’injecter des drogues obtenues illégalement, notamment par drones, sous la supervision de professionnels de santé chargés d’intervenir en cas d’overdose et de prévenir la transmission de maladies infectieuses.
Les seringues fournies aux centres de détention de Laval et de Cowansville pourraient toutefois se retrouver à circuler dans les cellules, a appris TVA Nouvelles lundi.
Concrètement, les détenus pourront s’injecter de la drogue avec des seringues stériles directement dans leur cellule, donc sans surveillance.
Bien qu’il s’agisse d’une première au Québec, c’est cependant loin d’être le cas au Canada, puisqu’un programme fédéral d’échange de seringues dans les prisons existe depuis 2018 et est depuis déployé un peu partout dans les centres de détention à travers le Canada.
Toutefois, la mise en place de ce programme d’échange de seringues inquiète les agents correctionnels, qui craignent pour leur sécurité et celle des détenus.
Le Syndicat des agents correctionnels du Canada se dit également préoccupé par une augmentation de la violence et une augmentation de la criminalité.
Les prisonniers également inquiets
Il n’y a pas que les agents qui sont inquiets et opposés à ce programme : les détenus aussi.
Selon le syndicat, plus de la moitié des détenus de l’établissement ont signé une pétition indiquant qu’ils ne seraient pas d’accord avec ce programme d’échange de seringues.
« Avant qu’un individu puisse participer au [programme]Le SCC doit s’assurer qu’il est approprié de permettre à cette personne d’avoir une seringue en sa possession. Pour ce faire, il procède à une évaluation des menaces et des risques, comme pour l’EpiPen et les seringues à insuline », a indiqué le Service correctionnel du Canada (SCC).
Il mentionne également qu’« au 1est Novembre 2024, aucune seringue fournie dans le cadre du [programme] a été utilisé pour attaquer un employé ou un détenu.
Le programme d’injection supervisée à Drummondville semble sous contrôle, selon le syndicat, alors qu’une très faible achalandage a été observée jusqu’à présent.