Pour parler des développements de la saga religio-culturelle de l’école de Bedford, où 11 enseignants ont pu empoisonner le climat pendant des années, je veux remonter le temps.
Publié à 1h38
Mis à jour à 6h00
Le 6 avril 2023, j’ai fait état d’une tendance1 ce qui a été choquant dans les écoles secondaires de la région de Montréal : des élèves musulmans qui, du coup, sont devenus hyper religieux, se sont mis à prier dans les couloirs de leurs écoles…
Ou dans les cages d’escalier.
Et qui demandait parfois un espace de prière.
Des filles qui, du coup, ne portaient plus seulement le hijab : elles commençaient à porter des vêtements traditionnels semblables à un tchador, qui couvre tout le corps.
Les professeurs à qui j’ai parlé ont été surpris. Des professeurs qui ne se connaissaient pas. De Montréal, de Laval. Et qui ont constaté le même phénomène, chacun de son côté : des étudiants devenus du coup très religieux.
Les écoles étaient confrontées à ce phénomène. Est-ce qu’on s’adapte ou pas ? Devons-nous réserver une place pour la prière ? Si oui, comment ? C’était une nouvelle loi, la direction tâtonnait et marchait sur des œufs, il ne fallait surtout pas nous accuser d’intolérance…
Bernard Drainville, ministre de l’Éducation, avait tranché : non aux salles de prière. Cela a soulagé les administrateurs scolaires, qui ont d’autres soucis à se faire et, surtout, de nombreux élèves à éduquer.
J’ai écrit, en fin de chronique : J’ai aussi le sentiment qu’un mouvement militant a décidé de tester la politique avec la religion et que cette saga n’est pas terminée..
Certaines voix hyper progressistes pour qui l’Autre est toujours un objet à déifier (jeu de mots : voulu) s’étaient moquées de cette chronique : alors, Lagacé, tu es devenu conspi ?
Avancez le curseur d’un an, six mois et 28 jours et… Et regardez le cas de l’école de Bedford2… mais plus seulement de la Bedford School. Ces derniers jours, La presse3 et Devoir4 nous a parlé des cas des écoles La Voie (secondaire) et Saint-Pascal-Baylon (primaire), où la religion prévalait là aussi.
Mais cette fois, à La Voie et à Saint-Pascal-Baylon, le problème ne vient pas tant des enseignants que des parents qui ont infiltré (ou infiltrent encore) la commission scolaire et s’en servent pour influencer le programme scolaire. école.
Des parents musulmans qui semblent obsédés par une chose : le sexe.
Dans le sens où : surtout, surtout, ne parlez pas de sexualité à l’école !
Un peu à l’image de ces parents catholiques qui, en leur temps, s’opposaient à parler de la vulve et du préservatif, dans les années 1990 et 2000, au nom du petit Jésus et de la « plus » prophylactique connue : l’abstinence. .
Ainsi, à Saint-Pascal-Baylon comme à La Voie, c’est une véritable guérilla que ces parents maghrébins ont menée pour s’assurer que des contenus d’éducation sexuelle (bien qu’obligatoires) ne soient pas enseignés à leurs enfants. Avec un certain succès.
Tu l’as lu Devoirà propos du président du conseil d’établissement de l’école Saint-Pascal-Baylon en 2019, Abdel Hakim Touhmou : « M. Touhmou souligne ensuite que « l’éducation sexuelle doit prendre en considération les réalités des élèves et de leurs parents, notamment sur les plans socioculturel et religieux ». Compte tenu de toutes les interventions, la proposition n’est pas approuvée, indique le procès-verbal. »
Au lycée La Voie (où M. Touhmou est également membre du conseil scolaire…), des élèves ont ciblé un enseignant stagiaire ouvertement homosexuel avec un harcèlement homophobe. La direction a alors réinvité le GRIS-Montréal, qui démystifie les enjeux de diversité sexuelle, à revenir sensibiliser les jeunes…
Tollé des parents de la commission scolaire, opposés à cette visite. Extrait d’une lettre du conseil d’administration, citée par La presse : « Les parents estiment que l’intervention de l’organisme a porté atteinte au bien-être de leurs jeunes et violé leurs droits, notamment le droit à l’information et la liberté de religion ou de conviction… »
Alors, si je comprends bien : un enseignant stagiaire gay est menacé de mort par des élèves et… les parents au conseil d’établissement se battent pour que leurs enfants ne soient pas pollués par un peu d’éducation sur la réalité de l’homosexualité ?
A l’heure de cette polémique, on apprend dans La pressele président du conseil d’établissement était un homme nommé Said Soali…
Qui est Saïd Soali ?
Said Soali est également président du conseil d’administration du Darlington Community Centre.
Qu’est-ce que le Centre communautaire de Darlington ?
Tout d’abord, c’est une mosquée qui ne porte pas son nom.
Ensuite, le Darlington Community Centre apparaît à quelques reprises dans le rapport ministériel qui s’est penché sur le cas de l’école de Bedford, notamment parce qu’un de ses membres a fait irruption dans ladite école pour crier après un enseignant, au point que la direction a dû appeler 9-1-1…
L’école de Bedford, l’école La Voie, l’école Saint-Pascal-Baylon et le « centre communautaire » de Darlington : ça fait un joli petit rectangle dans Côte-des-Neiges, quand on regarde la carte du secteur.
Permettez deux commentaires, en terminant…
Un (ce n’est pas pour me vanter), mais j’avais raison, il y a un an et demi, dans cette chronique du printemps 2023 sur les élèves de la région de Montréal qui commencent à apprécier le Coran, dans les écoles secondaires : un mouvement militant a décidé de testez la politique et cette saga n’était effectivement pas terminée…
Deuxièmement, il faut le dire haut et fort : le ministre Bernard Drainville a été dans cette saga un formidable rempart contre l’obscurantisme religieux.
Comme les grenouilles géantes d’autrefois, les amis personnels de Mahomet qui veulent imposer leurs vues dans nos écoles, professeurs ou parents, doivent être repoussés le plus loin possible.
1. Lisez la rubrique « Prières dans les écoles : « Il se passe quelque chose » »
2. Lisez la rubrique « Si l’école était importante (20) »
3. Lire l’enquête « Éducation sexuelle : les parents bloquent les contenus dans trois écoles »
4. Lisez l’article de Devoir «Le fonctionnement d’une école montréalaise «mis en péril» par certains parents»