CHAMP DE PRINTEMPS | Une restauratrice de Springfield perd des clients qui craignent de venir manger chez elle depuis que Donald Trump a accusé à tort la communauté haïtienne de cette ville de l’Ohio de manger des animaux de compagnie.
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« Avant, mon restaurant était toujours plein quand j’ouvrais. Maintenant, les Haïtiens qui sont venus ont peur, donc ça a vraiment ralenti les affaires », déplore Ketlie Moise, qui La Revue rencontré dans son restaurant, Kékét Bongou.
Springfield est devenue tristement célèbre depuis que les candidats républicains à la présidentielle et à la vice-présidence Donald Trump et JD Vance ont répandu des théories du complot selon lesquelles les migrants haïtiens mangeaient les chats et les chiens des habitants. Des groupes d’extrême droite ont afflué dans cette petite ville, faisant craindre à la communauté haïtienne d’être prise pour cible et attaquée.
Lors de notre visite, une dizaine de personnes étaient présentes dans son petit restaurant, situé dans une zone commerciale.
« Mais c’est parce qu’il y a une fête, sinon, il ne reste presque plus personne », s’inquiète celle qui a ouvert son établissement en avril dernier.
« Nous avons quand même bénéficié du soutien de nombreuses personnes venues de loin », ajoute-t-elle.
Soutien
Au restaurant créole Rose Goute, un autre restaurant haïtien de Springfield, les visiteurs sont nombreux.
« C’est la première fois que nous venons manger de la nourriture haïtienne ! C’est différent », explique Dimitrios Mahou, qui a conduit de Cincinnati à Springfield pour déguster du griot avec sa femme et un ami.
« Nous voulions venir montrer notre soutien. On est quand même en colère de voir qu’un ancien président ose tenir ce genre de discours», déclare Gaye Kenyon.
Comme elle, Vicki Mahou s’inquiète également de voir le mouvement d’extrême droite se développer aux Etats-Unis et n’hésite pas à attaquer ou à instaurer un climat de peur dans certaines communautés, comme c’est le cas à Springfield avec l’arrivée des Blancs. groupe suprémaciste Proud Boys.
Tension
Ketlie Moise voit bien la tension dans sa ville d’adoption puisque de nombreux habitants n’hésitent plus à afficher leur soutien à Donald Trump.
“Nous voyons plus de drapeaux et de pancartes pour le soutenir qu’avant”, déclare M.moi Moise, même si on peut aussi voir de nombreux signes en faveur de la candidate démocrate, Kamala Harris.
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