Les Occidentaux et l’ONU dénoncent l’adoption d’une loi controversée

(Bruxelles) L’OTAN, l’ONU et la Commission européenne ont dénoncé mercredi l’adoption par le Parlement géorgien d’une loi controversée, jugée en totale contradiction avec l’ambition de ce pays d’adhérer à l’UE ou à l’Alliance atlantique.


Publié à 6h42

Mis à jour à 7h18

La loi sur « l’ingérence étrangère », inspirée de la législation adoptée en Russie pour réprimer l’opposition, a été votée mardi en dernière lecture par les députés géorgiens.

Les manifestations contre ce texte, qui cible les médias et les ONG recevant des fonds étrangers, durent depuis plus d’un mois.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, au nom de la Commission européenne, a appelé la Géorgie à « retirer » ce texte, jugé contraire aux « valeurs et normes essentielles » de l’UE.

Son adoption, malgré des milliers de manifestants devant le Parlement, a « un impact négatif » sur le processus d’adhésion de ce pays du Caucase à l’UE, a-t-il souligné dans un communiqué. La Géorgie est officiellement candidate à l’adhésion à l’Union européenne depuis décembre 2023.

Elle aspire également à rejoindre l’Otan, qui a de son côté dénoncé un « pas dans la mauvaise direction ».

L’adoption de cette loi « éloigne » la Géorgie de son « intégration européenne et euro-atlantique », selon sa porte-parole Farah Dakhlallah. “Nous exhortons la Géorgie à changer de cap et à respecter le droit de manifester pacifiquement”, a-t-elle ajouté sur le réseau social X.

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PHOTO VANO CHLAMOV, AGENCE FRANCE-PRESSE

Des semaines de rassemblements massifs contre le projet de loi à Tbilissi ont culminé samedi, lorsque près de 100 000 personnes sont descendues dans les rues.

La présidente géorgienne Salomé Zourabichvili, pro-européenne et ancienne diplomate française en conflit ouvert avec le gouvernement, devrait opposer son veto au texte, mais le parti au pouvoir, le « Rêve géorgien », prétend disposer de suffisamment de voix pour l’annuler. *

Avertissements ignorés

« Les autorités et les législateurs ont choisi d’ignorer les nombreux avertissements des défenseurs des droits de l’homme et des organisations de la société civile », a regretté le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk. .

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PHOTO HADI MIZBAN, PRESSE ASSOCIÉE

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk

Les conséquences sur les droits à la liberté d’expression et d’association en Géorgie risquent malheureusement d’être désormais considérables.

Volker Türk

Les États-Unis ont réagi mardi en prévenant qu’ils pourraient « réévaluer » leurs relations avec la Géorgie.

En revanche, les 27 pays de l’Union européenne ne sont pas parvenus à trouver un accord sur un texte commun, en raison de l’opposition de la Hongrie et de la Slovaquie, selon des diplomates à Bruxelles.

La Hongrie de Viktor Orban est l’alliée la plus proche de Moscou au sein de l’UE. Par exemple, elle refuse tout soutien militaire à l’Ukraine en guerre contre la Russie.

Le communiqué a finalement été avalisé par la Commission européenne, dont M. Borrell est l’un des vice-présidents, et non par les 27 ou l’Union européenne dans son ensemble.

Des semaines de rassemblements massifs contre le projet de loi à Tbilissi ont culminé samedi, lorsque près de 100 000 personnes sont descendues dans les rues lors du plus grand rassemblement antigouvernemental de l’histoire récente de la Géorgie. Ils étaient encore des milliers mardi à se rassembler devant le Parlement à Tbilissi, pour empêcher, en vain, l’adoption de cette loi controversée.

Les critiques ont surnommé le texte « loi russe » en raison de sa similitude avec la législation adoptée en Russie pour réprimer l’opposition.

La référence est sensible en Géorgie, pays oscillant entre les sphères d’influence russe et européenne et envahi par Moscou lors d’une intervention militaire en 2008.

 
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