Lorsqu’ils regardent le bas de leur fiche de salaire, de nombreux salariés suisses ont de quoi sourire. Mais en réalité, leur pouvoir d’achat a probablement fondu l’année dernière. Selon les chiffres de l’Office fédéral de la statistique (OFS) publiés jeudi, les salaires nominaux ont augmenté en moyenne de 1,7% en 2023. Mais c’est sans compter le rouleau compresseur du coût de la vie. La hausse des prix liée entre autres à la hausse des prix de l’électricité et du gaz ainsi que la hausse des loyers ont entraîné une inflation de +2,1%.
Au total, le pouvoir d’achat, ou salaire réel, a donc globalement diminué de 0,4%, constate l’OFS. Mais tout le monde n’est pas dans le même bateau. Dans le secteur industriel, la hausse moyenne des salaires a par exemple été de 2,1%. Et quand on y regarde de plus près, on constate des lacunes importantes au sein même de ce secteur. L’évolution des salaires s’est située entre +2,9% et –0,4%.
Dans le secteur des services, l’augmentation moyenne des salaires nominaux est de 1,6%. La branche « édition, audiovisuel et diffusion, télécommunications » s’en sort mieux avec +2,2% en moyenne. Les perdants du secteur tertiaire travaillaient dans la branche « activités spécialisées, scientifiques et techniques » avec une baisse moyenne de revenus de 0,6%.
Selon l’OFS, la réaction inflationniste n’a pas touché tout le monde de la même manière. Le pouvoir d’achat a évolué dans une large fourchette allant de –2,7% à +1,5%. L’OFS note qu’il est resté stable pour les salariés du secteur secondaire en 2023, alors qu’il a diminué pour la troisième année consécutive dans le secteur tertiaire. Enfin, au niveau de toutes les branches, les salaires nominaux des femmes ont augmenté en moyenne de 1,8%, tandis que ceux des hommes ont augmenté de 1,7%.