Menace du neveu de « JFK » | Joe Biden reçoit le soutien des Kennedy

(Philadelphie) L’ensemble de la légendaire famille Kennedy, ou “presque”, a apporté jeudi un soutien très recherché au président Joe Biden, dont la campagne pour le maintien à la Maison Blanche est en partie fragilisée par la candidature rivale du neveu de “JFK”. Robert Kennedy fils.

“Je ne veux pas être submergé par l’émotion, mais c’est un honneur extraordinaire d’avoir le soutien de la famille Kennedy”, a déclaré Joe Biden lors d’un rassemblement électoral à Philadelphie.

Pas moins de 15 membres du clan Kennedy ont manifesté leur soutien au démocrate de 81 ans dans cette ville du nord-est des Etats-Unis pour l’élection présidentielle du 5 novembre face au républicain Donald Trump.

Une image d’unité censée contraster avec le Kennedy dont on parle le plus actuellement, le très controversé « RFK Junior », également entré dans la course à la présidentielle en novembre.

Ce Kennedy, parfois décrit comme le « mouton noir » de la famille et qui s’est fait connaître notamment pour son opposition aux vaccins, est le fils de l’ancien ministre démocrate de la Justice, « Bobby » Kennedy, assassiné en 1968.

Agé de 70 ans, il parcourt les Etats-Unis en quête de soutiens, visant notamment les libertaires et tous les Américains susceptibles d’être séduits par son discours antisystème et ses idées parfois complotistes.

De quoi Joe Biden devrait-il s’inquiéter ? Absolument, même si l’avocat environnementaliste n’a aucune chance de remporter la Maison Blanche. Car la popularité de Robert Kennedy Junior semble affecter davantage les chances du président démocrate que celles de son rival républicain Donald Trump. Et qu’il pourrait jouer les trouble-fête dans certains États clés où seulement 10 000 voix suffisent pour faire basculer la majorité.

« Rassemblez-nous »

Militante des droits humains, la sœur de « RFK Junior » a été la première à apparaître aux côtés de Joe Biden à Philadelphie, située en Pennsylvanie, l’un des États clés pour l’élection de novembre.

«Presque tous les petits-enfants de Rose et Joe Kennedy soutiennent Joe Biden. Oui, la famille Kennedy soutient Joe Biden à la présidence », a déclaré Kerry Kennedy sans faire référence à son frère. Sinon par allusions : « Seuls deux candidats ont réellement une chance de gagner », soit Joe Biden et Donald Trump.

“Nous devons tous nous rassembler dans une campagne qui doit rassembler non seulement les démocrates mais tous les Américains, y compris les républicains et les indépendants”, a soutenu le septième des onze enfants de Bobby Kennedy et nièce du président John Kennedy (JFK), également assassiné, en 1963.

Joe Biden en a profité pour se présenter comme le plus digne héritier de Bobby Kennedy, dont le buste en bronze est exposé dans le Bureau ovale de la Maison Blanche. “A gauche, il y a un buste de Martin Luther King et à droite, un buste de votre père”, a déclaré le président.

« Divisés mais unis »

Joe Biden devrait également prendre la parole lors d’un autre événement de campagne, où il sera accueilli par Joe Kennedy, un ancien représentant du Massachusetts au Congrès qu’il a ensuite nommé envoyé spécial pour l’Irlande du Nord.

Les membres du clan présents devraient montrer leur engagement en faisant du porte-à-porte pour les élections, comme le font les militants démocrates ordinaires.

Robert Kennedy Junior a réagi en affirmant respecter les choix de ses proches. « J’ai entendu dire que plusieurs membres de ma famille annonceraient aujourd’hui leur soutien au président Biden. Je suis heureux qu’ils soient politiquement actifs… C’est une tradition familiale”, a-t-il commenté sur X.

“Nous sommes divisés dans nos opinions mais unis dans notre amour mutuel”, a ajouté le fauteur de troubles, ancien démocrate devenu indépendant.

Le rassemblement de jeudi à Philadelphie n’est pas le premier : des dizaines de Kennedy ont posé autour de Joe Biden dans la roseraie de la Maison Blanche en mars, pour la Saint-Patrick. Le leader démocrate aime rappeler ses origines irlandaises et catholiques et insiste sur sa volonté de suivre la prestigieuse lignée politique de ses prédécesseurs.