Quand il faut apprendre à dépenser plus

Quand il faut apprendre à dépenser plus
Quand il faut apprendre à dépenser plus

Prendre sa retraite est un moment d’insécurité : on se demande toujours si on aura assez d’argent. Mais lorsque votre situation est enviable, il faut parfois apprendre à ne plus s’inquiéter et à profiter de ce que vous avez réussi à accumuler au cours de votre vie professionnelle.


Publié à 02h41

Mis à jour à 7h00

La situation

Judith*, 65 ans, est à la retraite et bénéficie du Régime de retraite du personnel à l’emploi du gouvernement et des organismes publics (RREGOP). Célibataire, elle est mère de trois enfants et a deux petits-enfants. Elle vendra bientôt son triplex, où elle habite, pour 600 000 $. Son prêt hypothécaire s’élève à 166 000 $ à un taux d’intérêt de 2,72 % et arrive à échéance l’année prochaine. Elle s’attend à payer environ 24 000 $ d’impôts sur cette transaction.

La nouvelle maison que Judith achète coûte 336 000 $. Elle prévoit environ 15 000 $ pour la réception, le déménagement, les frais de notaire, les droits de mutation ainsi que les nouveaux meubles et électroménagers.

L’hypothèque de son triplex étant de 280 $ par semaine, ses dépenses annuelles étaient de 47 000 $. Elle prévoit que son budget sera allégé de 3 000 $ en 2024 en raison des impôts et autres dépenses qui seront réduits avec sa maison.

Plusieurs questions viennent à l’esprit à la veille de ce grand changement. D’abord, elle se demande si elle devrait transférer l’hypothèque de son triplex vers sa nouvelle maison. Puis, en bonne santé, elle croit atteindre 100 ans et se demande si elle aura suffisamment de patrimoine pour vivre confortablement jusqu’à cet âge. Pour atténuer les risques, elle songe à attendre jusqu’à 70 ans pour demander ses rentes de la Sécurité de la vieillesse (SV) et du Régime de rentes du Québec (RRQ). Elle envisage également de souscrire dès maintenant une rente viagère de 100 000 $ pour sécuriser ses revenus.

Nombres

Judith*, 65 ans

  • RREGOP : 15 746 $ de revenu annuel brut
  • RRQ : 731 $ par mois à 65 ans
  • REER : 289 000 $, portefeuille équilibré (8 000 $ de droits de cotisation inutilisés)
  • REER : 23 000 $, Fonds de solidarité FTQ
  • Compte d’épargne libre d’impôt (CELI) : 109 000 $, portefeuille équilibré
  • Placements non enregistrés : 160 000 $, revenu fixe
  • Certificat de placement garanti : 5 000 $

Conseil

Si Judith se pose beaucoup de questions, la première chose à faire, selon Simon Préfontaine, planificateur financier chez Lafond Services Financiers, est de faire une projection de retraite. Pour ce faire, il a considéré qu’elle demandait immédiatement ses prestations de la SV et du RRQ et qu’elle ne contractait pas d’hypothèque, il lui resterait donc environ 59 000 $ à investir une fois sa maison achetée. . Il considère également que Judith vivra jusqu’à 100 ans, que l’inflation sera de 2,1 % par an et que le rendement de ses investissements sera de 4,5 %.

« Judith pourrait dépenser 54 000 $ par année jusqu’à 100 ans, alors qu’aujourd’hui, si on enlève l’hypothèque et les 3 000 $ de moins en taxes et dépenses, elle a un coût de la vie de 30 000 $, évalue Simon Préfontaine. C’est une grande différence. De plus, elle laissera en héritage une maison payée à ses enfants. »

Réduisez votre facture fiscale en 2024

Judith n’a pas à craindre de manquer d’actifs, mais la planificatrice financière attire tout de même son attention sur l’importance de réduire son compte de taxes cette année puisque son revenu imposable bondira avec la vente de son triplex.

« Il est important qu’elle utilise ses 8 000 $ de droits de cotisation REER inutilisés pour l’année 2024 », dit-il.

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PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Simon Préfontaine, planificateur financier chez Lafond Services Financiers

D’ailleurs, Simon Préfontaine a fait ses calculs en considérant que c’est 24 000 $ de taxes qu’elle devra payer suite à la vente de son triplex, mais il soupçonne que ce montant pourrait être plus élevé. « Idéalement, elle demanderait à son comptable de faire le calcul », conseille-t-il.

Aussi, pour ses placements non enregistrés, s’il ne l’a pas déjà fait, il lui conseille de se tourner vers les fonds communs de placement corporatifs, ou d’autres outils similaires conçus pour réduire l’impôt à payer sur les rendements futurs.

Demandez vos pensions gouvernementales

Pour la SV et la rente du RRQ, il est certain que normalement, pour une personne qui pense vivre jusqu’à 100 ans, Simon Préfontaine a tendance à dire que c’est une bonne idée d’en faire la demande à seulement 70 ans. .

« Mais, dans le cas de Judith, c’est différent car même si elle les demande à 65 ans, elle a déjà beaucoup plus d’argent qu’elle n’en dépense par mois », illustre-t-il. Et il existe toujours un risque qu’elle ne vive pas aussi longtemps, ce qui signifierait qu’elle aurait tiré davantage de son patrimoine et qu’il en resterait moins pour ses enfants et petits-enfants. Pour cette raison, je serais enclin à lui dire de les demander maintenant. »

Avec ces rentes et le RREGOP, elle aurait déjà beaucoup de revenus garantis chaque mois. « Elle n’a donc pas besoin d’une rente viagère, mais si elle le désire vraiment, elle a certainement les moyens de s’en procurer une », affirme Simon Préfontaine. Elle pourrait alors obtenir des conseils sur les différents produits auprès de son conseiller en sécurité financière. »

Libérez-vous de l’hypothèque

Examinons maintenant l’hypothèque. «Bien sûr, Judith pourrait demander à transférer son hypothèque sur la nouvelle maison, mais probablement son institution financière lui imposerait des frais», indique Simon Préfontaine. Tout cela, pour une hypothèque de 166 000 $ à 2,72 % d’intérêt pour un an. Et il est certain qu’elle devra payer son notaire. Il faudrait calculer si cela en vaut vraiment la peine. »

Judith pourrait également décider d’opter pour un prêt hypothécaire plus important, disons 250 000 $.

«Dans ce cas, elle deviendrait une cliente plus intéressante pour l’institution financière qui pourrait rémunérer son notaire», estime le planificateur financier. Ce prêt hypothécaire réduirait cependant son héritage, mais lui permettrait de bénéficier davantage des fruits de son travail acharné. Cependant, je n’ai pas l’impression que Judith fera ce choix, car je pense qu’elle aura déjà du mal à dépenser ce qu’elle a si elle ne contracte pas de crédit immobilier. »

Il a donc tendance à lui conseiller de ne pas contracter de prêt hypothécaire, mais de se tourner vers des marges de crédit hypothécaires. «Judith n’est pas obligée de l’utiliser si elle n’en a pas besoin, mais ce serait une façon de la protéger contre la fraude», précise Simon Préfontaine. Les maisons sans hypothèque légale courent un plus grand risque. Elle devrait probablement payer des frais pour bénéficier d’une marge de crédit sur valeur domiciliaire, mais elle devrait considérer cela comme un système d’alarme qu’elle installe sur sa maison. »

Réaliser ses rêves

Bien sûr, plusieurs stratégies d’optimisation pourraient permettre à Judith de récolter davantage d’argent, mais aux yeux de Simon Préfontaine, ce n’est pas la plus importante. « Elle peut dépenser 24 000 $ de plus par an », dit-il. C’est énorme pour elle qui a actuellement un coût de la vie d’environ 30 000 $. »

En tant que planificateur financier, il aimerait l’avoir devant elle et lui demander quels sont ses objectifs, quels sont ses rêves ? « Est-ce qu’elle veut voyager ? Leurs enfants rencontrent-ils certaines difficultés ? Veut-elle les aider de son vivant ? Veut-elle aussi aider directement ses petits-enfants ? Elle peut faire tout ça. »

Il a même calculé qu’elle pourrait dépenser ses 160 000 $ non enregistrés maintenant et disposer encore d’environ 48 000 $ par an jusqu’à l’âge de 100 ans.

« Le plus grand conseil que j’ai à lui donner, dit Simon Préfontaine, c’est de prendre rendez-vous avec un planificateur financier pour discuter de ce qui est important pour elle et de ce qu’elle souhaite faire dans les années à venir. . Elle doit cesser de s’inquiéter et profiter de ce qu’elle a accumulé. »

* Bien que le cas mis en lumière dans cette section soit réel, le prénom utilisé est fictif.

 
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