«Les arbres quand ils tombent», une enfance entre sapins neuchâtelois et baobabs malgaches

Publié le 10 avril 2024 à 13h29 / Modifié le 10 avril 2024 à 13h32

C’est une aventure courageuse dans laquelle se lance Fanny Wobmann Les arbres quand ils tombent: regarder en face ou du moins se rapprocher le plus possible de son enfance au Rwanda et à Madagascar avec son père forestier, coopérant pour la Direction du Développement et de la Coopération (DDC), sa mère et ses deux sœurs, au-delà de la légende familiale , au-delà de ses propres souvenirs, heureux, voire enchantés, d’une petite fille née à La Chaux-de-Fonds en 1984. Cette « revisitation » prend la forme d’une enquête littéraire dans le sens où la fragilité de la mémoire, les trous du le passé prend toute sa place.

Mais enquêter quand même puisqu’il s’agit de soulever un point jusqu’ici aveugle ou peut-être trop redouté pour être abordé, celui du racisme inhérent au passé colonial et au présent postcolonial. À une amie qui lui a demandé au tout début de l’écriture de lui parler de son projet, Fanny Wobmann a évoqué la quête d’« une petite fille blanche qui croit appartenir à un continent noir. D’une femme blanche qui ne sait pas quoi faire de cet héritage. Et à un écrivain, pourrions-nous ajouter, qui dès les premières pages demande : « Est-il possible de dire cela ? en évoquant la cabane de Jean-Paul, le gardien de leur grande maison blanche à Fianarantsoa, ​​qui dormait dans « un abri en bois où le chien attrapait des puces ».

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