« Madame Hofmann », le nouveau film de Sébastien Lifshitz, relance la crise des hôpitaux publics

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AGAT FILMS – ARTE France – 2023 Sylvie Hofmann, devant la caméra de Sébastien Lifshiftz dans « Madame Hofmann ».

AGAT FILMS – ARTE France – 2023

Sylvie Hofmann, devant la caméra de Sébastien Lifshiftz dans « Madame Hofmann ».

CINÉMA – Sébastien Lifshitz, de retour derrière la caméra. Il ne s’agit pas de nous parler, comme dans ses précédents documentaires, de l’adolescence, d’une communauté de travestis aux Etats-Unis ou d’une petite fille trans, mais de la crise de l’hôpital public en France avec la sortie en salles, ce mercredi avril. 10, de son nouveau film documentaire : Mme Hofmann.

Nous sortons du premier confinement et Sylvie, infirmière responsable à l’hôpital nord de Marseille, est à quelques mois de la retraite. Ce sera ” 7 juillet et pas un jour de plus », dit-elle à son supérieur, lorsqu’elle lui annonce la date de son départ.

Sylvie Hofmann est épuisée, tant physiquement que moralement. ” Après 40 ans dans cet hôpital, j’ai l’impression d’en avoir passé 100 », murmure-t-elle, devant la caméra du documentariste. Son corps lui fait défaut : elle vient de faire un accident vasculaire cérébral et commence à perdre sérieusement une partie de son audition. Quelle est la faute ? Surmenage, dit un médecin.

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Et pourtant, l’infirmière-chef du service d’oncologie au caractère bien trempé ne faiblit pas. Toujours à courir avec sa famille ou ses patients, Sylvie Hofmann mène une vie consacrée aux autres, dans la joie, les plaisanteries et la bonne humeur. Et ce, malgré le manque de moyens de son hôpital, les mesures sanitaires parfois irrationnelles de l’épidémie de Covid-19 ou de son « boulot de merde », ironise-t-elle.

L’hôpital public en crise

A travers ce portrait sensible, Sébastien Lifshitz ne filme pas seulement une femme au parcours épuisant, il décrit aussi la réalité de ces soignants qui, après une pandémie durant laquelle « il leur manquait tout », exercez-vous dans des conditions alarmantes. ” Pour moi, l’hôpital est un des symboles de la Républiqueexplique le réalisateur dans les notes de production. Il incarne ce que la France a de meilleur à offrir : des soins égaux pour tous, la solidarité nationale. L’hôpital, c’est nous tous, une formidable utopie politique. »

Mais aujourd’hui, poursuit-il, « Force est de constater qu’entre le coût que cela représente pour l’État et une population qui continue de croître et de vivre plus longtemps, l’équation est de plus en plus difficile à résoudre. « . ” Et puis, l’hôpital public fait face à la concurrence du privé », rappelle Sébastien Lifshitz, qui pointe la logique comptable des gouvernements successifs « qui veut en faire une entreprise « .

Urgences débordantes, salaires trop bas et conditions de travail qui se dégradent… En France, de nombreuses manifestations ont eu lieu ces dernières années pour dénoncer la crise des hôpitaux publics exacerbée par la crise sanitaire. Elle pousse les soignants à se tourner vers le secteur privé, où les salaires sont souvent plus élevés.

Mme Hofmann les frontières. Contrairement à leur patron, les jeunes collègues de Sylvie ne comptent pas rester éternellement dans cet établissement public. Ils n’ont pas le même rapport au travail que leur supérieur. Ils veulent ” une vie plus agréable, un épanouissement personnel”observe le réalisateur.

Sylvie sauve sa peau

Dans son film, Sébastien Lifshitz décrit un monde hospitalier en mutation, moins perméable aux conditions de travail actuelles. Non sans faire écho aux revendications qui ont mobilisé la société au moment de la réforme des retraites. ” Il existe des métiers où la souffrance physique et psychologique est un véritable enjeu », assure le cinéaste, toujours dans les notes de production.

Avant d’ajouter : « La difficulté n’est pas un détail. Il est évident que ces différences n’ont pas été suffisamment prises en compte dans la réforme des retraites. Sylvie a duré quarante ans comme un bon petit soldat. Elle est épuisée physiquement et mentalement. La nation devrait remercier les « Sylvies » et les « Michelines » que nous avons. »

Micheline est la mère de Sylvie. D’abord femme de ménage à l’hôpital, cette ancienne immigrée italienne y a ensuite consacré sa vie comme aide-soignante, au péril de sa propre santé. Sylvie ne veut pas répéter les mêmes erreurs. Et même si elle part à la fin, elle « décide de sauver sa peau », poursuit le réalisateur. Il est enfin temps de penser à elle. Reste à savoir s’il reste encore quelqu’un pour entretenir les murs de l’hôpital. Sans toutes les « Madame Hofmann », l’équilibre est fragile.

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