Mercredi matin, Maison de Bégon. Il reste encore beaucoup à faire pour préparer le carnaval. La compagnie Des Cousus y travaille dur, sans compter ses heures, portée par l’énergie de la rencontre qui se veut festive et fédératrice.
Un musicien finalement indisponible ? Javier annonce qu’il a trouvé quelqu’un pour le remplacer. ” Cool ! “, lancent, en chœur, Charlotte Dutilleul et Séverine Berthias, directrice de la société, créée en 2020, que tout le monde connaît sous le pseudo de Pichotte. Ouf, une difficulté en moins !
Depuis des mois déjà, l’entreprise, composée de huit collaborateurs permanents et qui s’agrandit au gré des projets, prépare activement le carnaval. Et pour une bonne raison. Comme l’année dernière, elle est associée à l’organisation de l’événement, soutenue par la Ville de Blois.
L’équipe a ainsi accompagné associations et clubs sportifs dans la création de leurs chars et masques, tout en apprenant à leurs adhérents comment donner vie à un compagnon (1) lors d’une balade. Picotte et son mari colombien Javier connaissent particulièrement bien ce concept et ses codes.
Ce dimanche, dans les rues de Blois, le public pourra profiter de 36 accompagnateurs dont 7 issus de compagnies professionnelles.
Des couleurs, des détails marquants, tout cela compte pour ne pas rater le rendez-vous.
© Photo NR, Vanina Le Gall
« Redonner envie aux gens de sortir »
En attendant de défiler, tout est vérifié, réparé, refait. « Il y a beaucoup de choses que nous recyclons, nous avons un budget serré », explique Picotte. Grâce à une petite séance de relooking et quelques accessoires, les grands visages de l’an dernier pourront retrouver leur place dans le cortège dédié, sans grande surprise cette année, aux JO.
Ici la tête d’un rugbyman casqué, là celle d’un sprinteur, ou encore celle d’un grimpeur de col… dans l’antre encombré de l’entreprise, dans les sous-sols de la Maison de Bégon, Auguste Poulain est là, Denis Papin aussi, sans sans oublier Jean-Eugène Robert-Houdin. Tout un univers.
Fin des répétitions. Celles des musiciens, des échassiers, de la grande batucada aussi.
Un des costumes de la compagnie qui sera porté lors du carnaval ce dimanche à Blois.
© Photo NR, Vanina Le Gall
En fin de compte, l’idée est de « recréer un engouement local et associatif pour redonner envie de sortir » et faire en sorte que le carnaval soit « davantage gérés par les associations blésoises », poursuivent les deux membres de la compagnie, rejoints pour cette édition 2024 par une soixantaine de bénévoles.
Dans un autre lieu, des chars en cours d’achèvement, réalisés avec des écoliers du quartier, avec des habitants, en prévision également d’autres événements festifs, en juin prochain, coordonnés par l’entreprise qui, si elle ne manque pas de projets (des écoles aux maisons de retraite, en passant par les salles de spectacle et rues), cherche de l’espace.
En effet, l’entreprise Des Cousus devra, notamment en juin, restituer les clés des locaux mis gratuitement à disposition par la Maison de Bégon. Dès la fin du carnaval, cet autre projet ouvrira ses portes. Trouvez un endroit et « creuser d’autres voies de financement ». Toujours avec enthousiasme.
Charlotte Dutilleul et “Pichotte” entourent l’un des personnages animés qui déambuleront ce dimanche.
© Photo NR, Vanina Le Gall
Ce dimanche 17 mars, le cortège quittera l’ALCV rue Dupré à 15 heures, et longera l’avenue Wilson avant de traverser le pont Jacques-Gabriel jusqu’au pied de l’escalier Denis-Papin. Le cortège se dirigera ensuite vers la Place du Château, où aura lieu le spectacle final du carnaval. Gratuit.
(1) Le nom vient de l’espagnol « comparsa », qui désigne en Espagne et en Amérique hispanique, un groupe de chanteurs, danseurs et musiciens qui participent à un carnaval.
