Les sondages prédisent une percée significative de l’extrême droite au Parlement européen. Au final, la poussée aura été « moins forte » qu’annoncée à l’issue du scrutin, note Pascal Lamy. Si de « décennie en décennie », l’ancien commissaire français chargé du commerce observe un « continuum » qui fait que « le Parlement européen, par rapport à ce qu’il était il y a trente ou quarante ans, est nettement plus à droite et avec plus de l’extrême droite », ce qui compte à Bruxelles, pour l’ancien commissaire chargé du Commerce, « c’est la majorité sur laquelle la Commission peut s’appuyer pour diriger l’Europe. » Une majorité qui change peu : si l’extrême droite gagne 10 sièges par rapport à 2019, le Parti populaire européen et les sociaux-démocrates conservent la majorité des sièges.
“Le populisme a ses limites”
Si le basculement vers l’extrême droite en France est indéniable, dans les pays nordiques, la situation est bien différente. La Finlande, la Suède et le Danemark ont choisi de se tourner vers la social-démocratie. En Hongrie, le parti conservateur du Premier ministre Viktor Orban, bien qu’arrivé en tête, n’a pas obtenu un score à la hauteur des pronostics. Et pour cause, Pascal Lamy explique que dans les pays où l’extrême droite est au pouvoir, elle est en diminution. C’est donc le signe que « le populisme a ses limites ». « Quand nous sommes élus, nous devenons responsables, nous sommes obligés de faire face à la différence entre ce que nous avons dit et ce que nous avons fait. Nous sommes obligés d’affronter des difficultés devant lesquelles nous devons arbitrer et qui sont celles de l’exercice du pouvoir politique (…) Je pense que c’est la leçon de l’expérience, c’est quand l’extrême droite est au pouvoir qu’ensuite elle recule” conclut-il. .
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