Alain Souchon, 80 ans ce lundi, est sur les routes avec ses fils Pierre et Ours

Ce jeudi 23 mai à 16 heures, ils jouent à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines. Alain Souchon et ses fils Pierre et Ours (Charles) viennent d’entrer dans leur vestiaire. “Il y a des miroirs, des néons, des bouteilles d’eau, des bananes et trois oranges”, explique le père de famille, qui fêtera ses 80 ans lundi 27 mai. Dont 50 pour accompagner nos vies, pour mettre des mots uniques sur nos espoirs, nos défaites, sur des hommes qui font ce qu’ils peuvent, des épées dans une baignoire. Et ces grands noms aux meilleurs endroits, parfait.

Alors lundi ?

Alain Souchon. Je suis né le 27 mai 1944 à Casablanca, ça me fait donc au moins 28 ou 30 ans maintenant, non ? Le temps passe vite, tu sais. 80 ans, c’est impressionnant. Quand j’étais enfant, dans les années 1950, les octogénaires étaient courbés avec une canne et leurs braguettes étaient ouvertes, alors j’ai de la chance ! La chance aussi d’avoir fait des chansons qui ont touché les gens, d’avoir des fils sympas qui m’emmènent sur la route.

Comment est né ce marathon à trois avec Pierre et Ours ?

Alain. Après deux ans et demi de ma tournée « Ici et là », je me sentais un peu languissant et je suis allé voir le médecin. Il a écrit sur sa prescription pour prendre de la vitamine C et partir en tournée avec mes deux fils. C’est vrai ! J’ai donc suivi les prescriptions. Et on va bien : le public est adorable, les salles sont sympas, les régisseurs sont sympas, on va dans des hôtels sympas… Mercure, tu imagines ?

Ours. Il y a six ans, on nous a proposé un premier concert familial pour les Étoiles du sport à La Plagne et nous nous sommes bien amusés. Depuis, nous le faisons, ponctuellement, pour des associations comme Mille et un Petit Prince, des lieux auxquels nous souhaitions donner un coup de main… C’était assez improvisé. Nous avons aussi beaucoup travaillé sur le dernier album de mon père [« Âmes fifties », NDLR]alors il était temps.

Rocher. Là, nous avons gardé le parti pris d’un show dépouillé, avec Ours à la guitare et moi au piano le plus souvent. Notre père voulait que nous chantions nos propres chansons mais il était évident qu’il nous fallait un concert de mon père, que nous essayons d’accompagner sans commettre d’erreur.

Il est strict ?

Rocher. Un Père Fouettard, oui ! Une fausse note et nous sommes convoqués dans sa chambre pour un si bémol au hasard… Ce n’est pas vrai : après sept rendez-vous, nous ne nous sommes pas encore lancé un micro ni des écorces de mandarine au visage.

Alain. Être musicien, accompagnateur, est un métier difficile. Surtout avec la musique sophistiquée de Laurent Voulzy où à chaque fois qu’on dit un mot, il faut changer l’accord !


Pierre, Ours et Alain Souchon, 52, 46 et… 80 ans ce lundi 27 mai.

Lisa Rozé

Comment choisir parmi un répertoire aussi riche ?

Ours. C’est à la fois douillet parce qu’il y a tellement de perles et délicat à cause de l’embarras du choix. Nous avons essayé de combiner des chansons romantiques et plus sociétales, des morceaux qu’il n’avait pas joué depuis longtemps comme « La Belle d’Ava Gardner », « Petit tas chute » ou « J’étais pas là ». Et puis les hits, les incontournables…

Alain Oui, comme « Break your voice » !

Rocher. Dans les concerts improvisés, avant, c’était ambiance feu de camp et on faisait beaucoup de zouaves. Ce spectacle a plus de relief, on plante un décor.

Alain. Avec une chanson de Bear et une chanson de Pierre tout de même ! Et un hommage à Jane Birkin avec qui j’ai chanté « Comedy » il y a bien longtemps. Alors, on le chante et il est là, un peu avec nous.

Chacun de vous, parlez-nous des deux autres…

Alain. Cela fait cinquante ans que je parle de mes chansons, mais il a fallu qu’ils les apprennent par cœur et c’est beaucoup. Ils sont gentils avec moi.

Ours. Pierre est un très bon mélodiste et un très bon pianiste, sans peut-être le savoir. Mon père a des chansons qui ne sont pas les mêmes que celles de tout le monde. Un décalage, un humour dans son écriture : il ne voit pas les choses de la même manière. Il les regarde sous son angle, du plus sérieux au plus léger.

Rocher. La condition humaine le touche beaucoup et il parvient à exprimer les joies et les peines de chacun. Il est fou dans la vie mais il a une force terrible sur scène, chante impeccablement avec une vraie rigueur. Il passe en mode chanteur et c’est assez impressionnant. Charles est très structuré, impliqué dans les arrangements mais aussi les lumières, les images, l’ordre des chansons. J’ai aussi des goûts, mais je n’ai aucune idée.

Alain et Ours. Pffff, n’importe quoi !


Pierre et Alain Souchon, Izïa et Ours en 2017 à Bordeaux.

JJ

Aimez-vous cette vie de tournée ?

Alain. Chacun a son propre rythme. Après le spectacle, je me dirige vers l’hôtel pour prendre une douche, boire de la soupe et me coucher. Eux, qui ont la chance d’être plus jeunes que moi, restent pour discuter avec les techniciens, rient un moment en buvant (trop) du gin ou du whisky.


Les nôtres, Alain et Pierre Souchon sur la scène du théâtre de Villeneuve-sur-Lot le 3 novembre 2023.

JJ

Quels sont vos projets respectifs ?

Rocher. Je viens de réaliser un album pour Sandrine Kiberlain, avec qui j’ai travaillé il y a longtemps sur ses deux premiers albums. Ce troisième sortira en 2025. J’ai aussi récemment composé pour Eddy Mitchell. Et je suis toujours impliqué dans la Fondation Alzheimer et le concert de soutien annuel.

Ours. Mon quatrième album « Mitsouko » est sorti il ​​y a deux ans et c’était génial. Je travaille…

Alain. J’écris un peu et ça fait peur. Parce qu’au final, nous sommes toujours dans une situation pire. Même les plus grands, Bob Dylan, Georges Brassens ou Jacques Brel, c’était mieux au début. Alors je fais attention, je verrai…

En concert le 13 juillet à La Rochelle (Francofolies, complet), les 11 et 12 octobre à Mérignac (Pin galant), le 13 février 2025 à Biarritz (Gare du Midi).

 
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