“Mon objectif est de m’offrir une nouvelle année dans le top 100.” Difficile de faire plus spontané que le constant Lestienne au moment d’évoquer ses ambitions pour 2025. Mais le Français de 32 ans, 177e joueur mondial, est loin d’être un cas isolé. Son compatriote Titouan Droguet (N.183) donne la même réponse quelques heures plus tard.
« Ce n’est pas que symbolique », assure Lestienne, qui a atteint le top 100 pour la première fois en août 2022 après presque dix ans sur le circuit. C’est le classement qui permet d’être dans le tableau final des tournois du Grand Chelem. Il y a une énorme différence sur tous les aspects mais surtout au niveau financier. C’est une autre vie, rien à voir avec la vie des challengers ».
« Il faut plutôt être 98ème ou 99ème »
Un premier tour à Roland-Garros rapporte 73 000 euros bruts quand il offre 1 890 euros à l’Open de Quimper (25 740 euros pour le vainqueur). Le tout quatre fois par an, ce qui vous assure une rente importante lorsque vous devez payer vos déplacements et ceux de votre autocar, les hôtels, le personnel et tous les frais supplémentaires (corde et autres). Le coût d’une saison varie beaucoup, en fonction des choix de tournois et du staff de chacun, mais avoisine les 100 000 euros.
Le nombre 100 n’est pas choisi au hasard. « Les 102 premiers du classement ATP entrent à Grand Chelem. Mais il y a toujours des joueurs blessés qui utilisent leur classement protégé donc il faut plus être 98e ou 99e », précise Lestienne. Lucas Pouille, 101e mondial avant l’Open d’Australie, a été le premier joueur à ne pas intégrer le tableau principal.
-« Les quarts, les Demis, ça ne paie pas »
Le top 100 reste « quelque chose de particulier » pour Ugo Blanchet (N.227), 139e à son meilleur niveau. “Pour les gens, réussir au tennis, c’est être top 100. C’est une barrière à franchir”, poursuit Drugstore.
Pour y accéder, la concurrence est rude. “Il y a tellement de très bons joueurs en challenger”, a concédé Mackenzie McDonald, tombé de Mannarino à Quimper. Encore plus depuis 2024 et le changement du système de points : moins sont attribués en challenger, plus en ATP. «Je trouve cela logique», décrit la drogue. Les matchs ATP sont si difficiles à gagner. Un quart en challenger, ça ne rapporte pas trop mais à ce niveau-là, on ne peut pas s’en contenter. « C’est très compliqué de la part des challengers. Les quarts, les Demis, ça ne paie pas. Il faut faire des finales ou gagner », poursuit Lestienne. Parier à Quimper serait déjà un bon premier pas.