De retour dans la capitale française cinq mois après sa médaille d’argent aux Jeux Olympiques, Victor Wembanyama mettre Paris et l’Accor Arena à ses pieds. Lors de la large victoire des Spurs contre les Pacers (140-110), les émotions étaient une nouvelle fois palpables.
De ses paroles au micro de la salle après une belle Marseillaise pour motiver ses fans avant la pause, où il a appelé l’effectif parisien à faire « un maximum de bruit » pour que les Spurs « reviennent à Paris dans les années à venir » avec ses actions toutes plus impressionnantes les unes que les autres, « Wemby » a séduit les siens.
« Je ne sais pas ce que Victor a dit [au public] avant le match, mais ça a marché »rigole Rick Carlisle, en bon perdant, qui reconnaît, comme beaucoup d’autres, ne pas avoir “Je n’ai jamais vu un joueur comme lui”. « La France peut être fière de lui : il arrive à faire des choses époustouflantes ».
Auteur d’un match complet (30 points à 13/21 aux tirs, 11 rebonds, 6 passes décisives et 5 contres en 32 minutes), lui seul a réussi à faire oublier le triste Cavaliers – Nets disputé à Paris, l’an dernier.
Entre ce « T-Mac » avec la planche, ce dribble dans le dos pour déséquilibrer Myles Turner ou encore ces trois contres d’affilée en autant d’actions, le rookie de l’année 2024 a ravi ses fans avec des « temps forts »…
« Le spectaculaire vient de soi »
Mais bien au-delà de ses acrobaties auxquelles la NBA et les fans du monde entier sont habitués depuis plus d’un an et demi, sa capacité à surmonter la pression pour impressionner. Le Français n’a jamais montré la moindre once de frustration, d’inquiétude ou de mécontentement…
Lors de cette douce nuit parisienne, l’enfant du Chesnay semblait détendu, serein et en contrôle au sortir d’une “correspond à qui [lui] cher »couronné d’une performance de haut vol qu’il classe ” Dans [son] Top 5 des matchs les plus réussis [sa] Carrière NBA en termes de performance pure ». « Il ne faut pas chercher à faire des choses incroyables, le spectaculaire vient tout seul »il poétise.
Des propos en parfaite harmonie avec ceux de son entraîneur Mitch Johnson, qui incarne Gregg Popovich, victime d’un « coup léger » début novembre. « Pour quelqu’un avec ses qualités techniques et son gabarit, ça doit parfois être difficile de rester sur les fondamentaux tellement il est capable d’être spectaculaire »pense l’ancien étudiant de la prestigieuse université de Stanford. ” Mais quand il se concentre uniquement sur les petits détails d’un match, comme ce soir, cela devient absolument spectaculaire. »
-Pour Chris Paul, Victor Wembanyama a su « rester lui-même »
Le vétéran Harrison Barnes, soigneusement vêtu d’un costume bleu et d’un t-shirt noir, était convaincu que son coéquipier français allait faire « un grand match ».
« Parce que quand il est venu, Victor avait envie de jouer sa musique, du son français [des morceaux de rap de Kaaris et Booba] donc je savais qu’il était très excité par cette réunion. » Tout comme Chris Paul, qui tente d’apprendre quelques mots de français depuis le début de la saison, ou le Géorgien Sandro Mamukelashvili, arrivé avec le maillot de Thierry Henry de la Coupe du monde 1998.
Si « Wemby » n’a pas encore remporté de titre mondial, il a reçu « une ovation émouvante » OMS ” reflète le ressenti de la ville, de toute la France »assure Mitch Johnson. Très dissuasif en défense, tranchant en attaque, la nouvelle star du ballon orange a ensuite laissé ses sensations aux vestiaires pour livrer « l’un des [ses] matchs les plus complets cette saison », applaudit « CP3 ». « Malgré toutes les attentes autour de lui, il aurait pu s’égarer, vouloir trop en faire mais en réalité, il est resté lui-même et a juste été dominant des deux côtés du terrain. »
Deux heures après la fin des festivités au centre sportif de Paris-Bercy, la NBA a annoncé les titulaires du All-Star Game de San Francisco (16 février), mais le Français n’a pas reçu suffisamment de votes des fans, des médias et des joueurs. pour s’inviter dans le cinq de départ. Une place de remplaçant semble pourtant lui être promise, grâce à sa saison « sophomore » déjà très aboutie et au bilan collectif quasi équilibré des Spurs (20 victoires – 22 défaites).
“Ce serait incroyable mais je m’en fiche vraiment »a-t-il admis avant le verdict. « Ce qui compte, ce sont les résultats collectifs, les récompenses individuelles suivront. »
Photos : Thomas Savoja