Son en sort était presque scellé dès sa construction, au début du 20èmee siècle. L’érosion inévitable du littoral, particulièrement marquée le long de la Côte Sauvage sableuse, à La Tremblade, a conduit la subdivision des Phares et Balises de La Rochelle à prendre une décision radicale : l’actuel phare de la Coubre sera déconstruit, révèle l’hebdomadaire « Le Littoral ». ».
Lors de sa mise en service en 1905, le phare actuel était situé à 1,8 km du rivage, aujourd’hui à seulement 130 mètres. La tour en béton de 64 mètres remplace alors un précédent phare, le quatrième depuis 1830, tour en pierre achevée en 1895, mais déjà condamnée moins de dix ans plus tard. La tour s’est également effondrée en 1907.
Cordoue à l’affût
L’État, propriétaire du phare, veut éviter l’effondrement et anticipe donc sa démolition. Sans fixer de limite temporelle, mais un seuil « critique », selon Phares et Balises : lorsque la mer sera à 65 mètres du phare, il faudra agir. Plus que la montée des eaux, 3 à 5 mètres par an, les Phares et Balises craignent des infiltrations souterraines creusant des cavités et fragilisant le sous-sol supportant l’édifice. La dune s’est également rapprochée de 15 mètres de la tour en béton et constitue une menace.
-
Le phare de la Coubre complète celui de Cordouan pour signaler aux navires l’entrée de l’estuaire de la Gironde. En augmentant la puissance du signal lumineux du phare de Cordouan, les Phares et Balises estiment pouvoir se passer d’un nouveau dispositif de signalisation à la Pointe de la Coubre. Des bouées pourraient également remplacer le feu secondaire du phare signalant la zone Mauvaise.
La municipalité de La Tremblade, gestionnaire du site sous le régime d’une autorisation temporaire d’occupation (AOT) toujours en vigueur jusqu’en 2030, sait déjà qu’elle devra bientôt se passer de cet attrait touristique. Chaque année, quelque 65 000 visiteurs montent les 300 marches.
En 1948, déjà
Déjà en 1948, l’avenir du phare de La Coubre faisait la Une des journaux : « Le phare de La Coubre va disparaître ». En janvier 1948, un raz-de-marée consécutif à un fort coup de vent combiné à un coefficient de marée élevé avait englouti les dernières dunes qui séparaient l’océan du phare, et ce dernier se retrouvait complètement entouré par l’eau. Sans protection, la tour et le sémaphore voisin, mis hors service en 1999 et démolis en 2020, sont de nouveau encerclés en septembre 1948. Le service des Ponts et Chaussées, à l’époque, annonce même le début de la construction en 1949 d’un nouveau phare, projet finalement abandonné, la situation se stabilise.
L’érosion du littoral a déjà conduit, dans le Pays Royannais, la communauté d’agglomération Royan Atlantique à réaménager un tronçon de la piste cyclable Vélodyssée au niveau de la Grande Côte, à Saint-Palais-sur-Mer. La Cara fera bientôt de même le long de la Côte Sauvage, à Embellie, où la mer passe à 20 mètres de la piste cyclable et envahit même le parking avec un coefficient de marée élevé en hiver.