La victoire de Donald Trump certifiée lundi par le Congrès

Le Congrès américain doit certifier lundi les résultats de l’élection présidentielle de novembre, remportée par Donald Trump. Quatre ans après l’assaut du Capitole par les partisans du Républicain, ce rendez-vous symbolique s’annonce sans rebondissements.

Dans une capitale enneigée et sous haute surveillance, sénateurs et membres de la Chambre des représentants se réuniront en séance commune, comme l’exige la Constitution. Les élus seront ensuite appelés à décompter les votes du collège électoral pour tous les États et le District de Columbia.

A l’issue des élections du 5 novembre, Donald Trump a remporté 312 voix électorales, contre 226 à Kamala Harris, sa rivale démocrate. Le républicain a également remporté le vote populaire à l’échelle nationale, une première en 20 ans pour un candidat républicain. Grande vieille fête.

Ironiquement, la certification de lundi sera présidée par Mme Harris, puisqu’elle préside le Sénat en tant que vice-présidente. Elle sera ainsi chargée d’annoncer le vainqueur, une fois les votes comptés et annoncés à haute voix. La victoire de M. Trump et de son colistier, JD Vance, sera alors officielle.

Ce n’est pas la première fois qu’un vice-président doit certifier sa propre défaite. En 2001, le démocrate Al Gore a entériné la victoire de George W. Bush, contre lequel il a perdu de peu. En 2017, Joe Biden, alors bras droit de Barack Obama, présidait au décompte des voix couronnant Donald Trump vainqueur.

Cette certification constitue la dernière étape avant la prise de fonction du président élu. Donald Trump prendra le contrôle de la Maison Blanche – et du pays tout entier – le 20 janvier, lors de son investiture à Washington. Joe Biden compte bien participer à la cérémonie, contrairement à son successeur défait il y a quatre ans.

Kamala Harris, vice-présidente sortante des États-Unis (photo d’archives)

Photo : Reuters / Brendan Smialowski

Un rôle symbolique

La certification du vote aura lieu pour la première fois cette année dans le cadre d’une loi électorale révisée. Le Congrès l’a modernisé en 2022, à la suite de l’attaque du Capitole et de la tentative ratée de M. Trump d’annuler les résultats de l’élection de 2020.

Cette refonte a clarifié le rôle du vice-président, qui est purement cérémoniel. En 2021, Donald Trump a fait pression sur son bras droit, Mike Pence, pour qu’il annule le résultat de l’élection. Ce dernier s’y est clairement opposé, suscitant la colère des émeutiers.

La nouvelle loi a également renforcé les règles entourant la contestation des résultats par un membre du Congrès. Il est désormais beaucoup plus difficile de s’y opposer.

Lors de la séance de lundi, un élu pourra se lever pour contester le vote dans un État, en invoquant le motif de son choix. Avant la réforme, il suffisait qu’une objection soit appuyée par un sénateur et un représentant pour qu’elle soit prise en considération. Désormais, celui-ci doit être déposé par écrit et recevoir le soutien d’un cinquième des élus de chaque chambre.

Toutefois, ce type de revirement ne devrait pas se produire. Aucun démocrate n’est monté sur les barricades pour protester contre les élections, contrairement à de nombreux républicains il y a quatre ans.

Reste cependant la tempête de neige, qui pourrait venir jouer les trouble-fête. Blizzard ou pas, il n’est pas question de reporter le vote, a toutefois assuré le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson.

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Mike Johnson a récemment été réélu président de la Chambre des représentants des États-Unis.

Photo : Getty Images / Win McNamee

Les émeutiers graciés ?

La certification du retour au pouvoir de Donald Trump intervient quatre ans après l’attaque du Capitole. Le 6 janvier 2021, des milliers de trumpistes ont pris d’assaut le temple de la démocratie américaine. Beaucoup d’entre eux ont réussi à s’introduire par effraction, blessant des policiers et interrompant temporairement la certification de la victoire de Joe Biden.

Cinq personnes sont mortes pendant et après l’émeute. Pas moins de 140 policiers ont été blessés. Depuis, plus de 1 500 personnes ont été inculpées à travers le pays, dont la grande majorité ont plaidé coupable ou ont été reconnues coupables. Plus de 650 émeutiers ont été condamnés à des peines de prison allant de quelques jours à 22 ans.

Le FBI est toujours à la recherche des personnes impliquées dans cette révolte, dont celui qui a posé des bombes devant les bureaux du Parti républicain à Washington la veille de l’attentat. Selon l’agence fédérale, quelque 2 000 personnes ont commis des actes criminels le 6 janvier.

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Un homme encourage les gens à envahir le Capitole américain alors que les partisans de Trump affrontent la police et les forces de sécurité, à Washington, le 6 janvier 2021.

Photo : Getty Images / AFP / JOSEPH PREZIOSO

Depuis la victoire de M. Trump en novembre, les avocats de plusieurs accusés ont déposé des recours pour demander le report de leur prochaine audience, notamment pour la détermination de leur peine alors qu’ils ont déjà été reconnus coupables.

Donald Trump a déclaré à plusieurs reprises qu’il gracierait le premier jour de sa présidence la grande majorité émeutiers condamnés. Ces gens ont souffert longtemps et durement. Il y a peut-être des exceptions, il faut que je regarde, tu sais, si quelqu’un était radical, foua-t-il récemment déclaré sur les ondes de la chaîne BNC.

Durant la campagne électorale, le Républicain a également appelé à réécrire l’histoire de l’attaque du Capitole, en présentant les manifestants incarcérés comme de courageux patriotes et prisonniers politiques. Rejetant toute responsabilité dans cette attaque – la plus meurtrière contre un siège de la puissance américaine depuis 200 ans – M. Trump l’a même qualifié de jour d’amour et débordement d’affection envers lui.

Dans les rangs républicains, une poignée d’élus comme la représentante de Géorgie, Marjorie Taylor Greene, estiment que tous ceux qui ont participé au siège du Capitole doivent être graciés. Peu de républicains vont aussi loin, mais beaucoup pensent qu’il est approprié que M. Trump envisage des grâces au cas par cas.

Côté démocrate, plusieurs dirigeants s’inquiètent des conséquences que pourraient avoir ces grâces sur l’Etat de droit et la sécurité du pays. Membres de groupes d’extrême droite Gardiens du serment et Garçons fiers ont, par exemple, été reconnus coupables de complot séditieux et d’autres crimes liés à l’attaque.

Avec des informations de CNN, CBS, Reuters et Associated Press

 
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