Lucy Michaud venait d’aller chercher un plat dans un placard de cuisine lorsqu’elle a vu le look de sa belle-sœur changer, le 13 mai. « Elle m’a dit : ‘Allez, Lucy, tu as la bouche de travers’ », se souvient-elle. Une partie de son corps est alors devenue paralysée et c’est à ce moment-là que ses proches ont appelé les ambulanciers.
Normalement, elle aurait été automatiquement transportée vers l’hôpital le plus près de chez elle, sur la Rive-Sud de Montréal. L’équipe médicale sur place a constaté que la gravité de son accident vasculaire cérébral nécessitait une intervention spécialisée, proposée uniquement dans les hôpitaux universitaires. Mme Michaud aurait donc dû être de nouveau transportée en ambulance, cette fois au Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM).
Cependant, les ambulanciers ont plutôt pris le temps de passer un appel Teams avec un neurologue du AMI avant de quitter le domicile de ce résident de Saint-Bruno-de-Montarville.
La vidéoconférence a permis au médecin de constater que Mme Michaud présentait les symptômes d’un AVC aigu et qu’il valait mieux le diriger directement vers le AMI subir une thrombectomie, une opération délicate utilisée pour retirer un gros caillot sanguin bloquant une artère du cerveau.
L’AVC a commencé à 15h50 et à 17h30 j’étais dans la salle d’opération du AMIraconte Lucy Michaud. Grâce à cela, je n’ai aucune séquelle.
Lucy Michaud s’estime chanceuse d’avoir pu participer au projet pilote alors qu’elle a été victime d’un accident vasculaire cérébral.
Photo : - / Mathieu Papillon
Évitez les détours inutiles
Cette nouvelle procédure pour les cas deAVC fait partie d’un projet pilote créé par le AMI en mars 2023. Il cible certains secteurs de la Montérégie où, contrairement à Montréal, les patients qui subissent AVC ne sont pas systématiquement orientés vers un centre hospitalier universitaire.
L’objectif est d’accélérer le tri des patients et de les orienter dès le départ vers la bonne ressource.
Nous avons comparé les patients ayant bénéficié du télétriage avec ceux ayant suivi le parcours habituel, et ceux ayant dû subir une thrombectomie y ont eu accès en moyenne plus d’une heure plus tôt.
Il s’agit d’une différence majeure puisque chaque minute qui s’écoule avant que le traitement ne soit administré augmente le risque que leAVC laisse des séquelles. Les patients traités une heure plus tôt se portent mieux le lendemain
précise le Dr Stapf.
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Le neurologue vasculaire Christian Stapf est responsable du projet pilote au CHUM.
Photo: - / Sébastien Labelle
Cette satisfaction de traiter plus efficacement les cas deAVC est également partagée par les ambulanciers, même si la nouvelle procédure suscite parfois des interrogations de la part des familles des patients.
L’ambulancier pourra calmer le jeu et dire à la famille : “On va prendre un peu de temps pour parler à un médecin en ligne et on va emmener le patient un peu plus loin, mais c’est pour leur bien”. .»
explains Michel Demeo, from Montérégie Prehospital Emergency Services.
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Michel Demeo travaille pour les Services préhospitaliers d’urgence de la Montérégie et participe au projet pilote.
Photo : - / Mathieu Papillon
Le projet pilote du CHUM est maintenu jusqu’à nouvel ordre dans les secteurs de Longueuil, Saint-Lambert et Saint-Bruno-de-Montarville. Les responsables aimeraient pouvoir l’étendre à l’ensemble de la Montérégie, ce qui nécessiterait toutefois l’embauche d’une infirmière supplémentaire.
Lucy Michaud espère que ce désir deviendra rapidement réalité et que davantage de patients, comme elle, pourront être acheminés plus rapidement au bon endroit. J’aimerais que tout le monde ait la chance que j’ai eue
résume-t-elle.