Le parcours d’Edgar Pierre est fulgurant. Ce Poitevin de toujours, écolier à l’école primaire Pagnol, puis au collège Henri-IV, a pris un tournant pendant le confinement. À l’époque, le jeune homme s’essaye à la fabrication du pain grâce à des tutoriels trouvés sur Internet.
La passion est née. Un cours de 3e à la boulangerie Émile, rue Carnot, confirme la fibre. Le jeune homme passe son brevet et enchaîne immédiatement avec un CAP, en alternant école à Bordeaux et boulangerie Émile, toujours rue Carnot.
Une note supérieure à 18 sur 20 pour être titré meilleur apprenti de France
Deux années durant lesquelles Edgar perfectionne les bases des métiers de boulanger et de tour. Il enchaîne avec une mention supplémentaire à Tours. « Une année que j’ai consacrée à un objectif qui me faisait rêver, participer au concours du meilleur apprenti de France »il présente.
Edgar commence son master à la boulangerie tourangelle Les Blés de Demain. Ici, il travaille à un rythme effréné pour atteindre son objectif. « De 5 heures du matin à midi, je travaillais à la boulangerie. Puis de midi à 20 heures, j’ai fait des heures supplémentaires sur mon temps libre pour préparer la compétition… » Conscients des efforts déployés, ses patrons lui ont laissé un espace libre pour utiliser le matériel ainsi que les matières premières.
Dix jeunes lauréats
Edgar franchit haut la main l’étape départementale et régionale pour rejoindre les 26 autres finalistes nationaux à Nantes, du 16 au 20 octobre 2024. Ici, les concurrents bénéficient d’un créneau de huit heures pour réaliser en même temps pains et pâtisseries. . traditionnel, mais aussi sous le prisme d’une thématique artistique. « Cette année, nous avons été jugés sur le thème des Jeux Olympiques »évoque le jeune homme.
Durant ces huit heures, les participants ont été épiés par des jurys expérimentés. « Nous n’avions pas vraiment le droit à l’erreur, c’était assez stressant. » La manière de travailler ainsi que la régularité des produits fabriqués ont ensuite été constatées. Si la note dépassait 18 sur 20, alors l’étudiant était désigné meilleur apprenti de France. Parmi les 27 concurrents, 10 ont remporté la très prisée médaille. “C’était un soulagementanalyser Edgar. Le travail en amont a payé. »
“Je ne suis jamais allé à l’Élysée”
Aujourd’hui, Edgar Pierre reprend un cycle de formation de deux ans dans le cadre d’un brevet professionnel. Il passe sa première année à la boulangerie Émile à Poitiers. Lundi 6 janvier, il aura l’honneur de se rendre à l’Élysée pour couper la galette des Rois avec le président de la République. Un moment fort que l’on ne vit qu’une seule fois, mais que l’on observe avec une certaine insouciance : «Ça va me faire plaisir, je ne suis jamais allé à l’Élysée. » Evidemment, comme des dizaines de millions de Français.
Quelle est la prochaine étape ? Edgar aimerait changer d’entreprise lors de sa deuxième année de certification professionnelle « avoir d’autres expériences ». A la fin, plusieurs options s’offriront à lui : « Démarrez un master »« travailler dans de grands hôtels ou restaurants », “travailler à l’étranger”, « participer à Worldskills, une compétition internationale »… Avec Edgar, l’ambition déborde. Du travail et du talent aussi.
Edgar Pierre ne sera pas le seul Meilleur Apprenti de France de Vienne à l’Épiphanie à l’Élysée. William Rosamont, formé au lycée professionnel Marc-Godrie de Loudun, y participe également.