Le mois de janvier sec ne sert à rien, un verre par jour ne fait pas de mal… On fait le tri entre le vrai et le faux sur la consommation d’alcool

Le mois de janvier sec ne sert à rien, un verre par jour ne fait pas de mal… On fait le tri entre le vrai et le faux sur la consommation d’alcool
Le mois de janvier sec ne sert à rien, un verre par jour ne fait pas de mal… On fait le tri entre le vrai et le faux sur la consommation d’alcool

Même si les Français boivent moins qu’avant, ils restent parmi les plus gros consommateurs d’alcool au monde. En juillet dernier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) révélait qu’un Européen avalait en moyenne 9,2 litres d’alcool pur par an. Un chiffre plus élevé que sur les autres continents. Les Américains arrivent en deuxième position, avec une consommation moyenne de 7,5 litres par habitant.

Dans une culture où le vin est étroitement lié au patrimoine, il n’est pas toujours facile de refuser un verre. Sans parler de le faire pendant un mois entier. Pourtant, près d’un Français sur quatre déclare vouloir se lancer dans le Janvier Sec en 2025, ce qui représente 17 millions de personnes, selon une enquête Ifop-Freixenet Gratien. C’est bien plus qu’en 2020, où seulement 6,8 millions de personnes voulaient tenter l’expérience. Pour l’addictologue Stéphanie Landel, c’est “la preuve qu’un changement de mentalité a déjà eu lieu”. Et ce, même si certaines idées reçues ont la vie dure.

Consommer de l’alcool avec modération peut être bénéfique pour votre santé

Des recherches scientifiques antérieures suggéraient que la consommation quotidienne d’alcool protégeait contre les maladies cardiovasculaires. C’est le fameux Paradoxe françaispopularisé dans les années 1980, utilisé pour décrire le taux de maladies coronariennes particulièrement faible observé chez les Français par rapport aux autres populations, malgré une alimentation riche en graisses animales. Ces études ont depuis été mises à mal. « Les effets prétendument protecteurs d’une consommation modérée d’alcool (…) ne sont que le reflet de problèmes méthodologiques dans les études qui ont suggéré leur existence », note l’Inserm.

Le vin est la boisson alcoolisée la plus consommée en

Le vin est la boisson alcoolisée préférée des Français, devant la bière et le champagne, selon une enquête de l’institut Dynata pour l’agence SoWine. Cette enquête déclarative réalisée chaque année depuis 2010 permet de suivre l’évolution des comportements sur une longue période. Le vin doit sa première place aux femmes et aux jeunes générations, qui privilégient davantage le blanc. Toutefois, les boissons non alcoolisées tendent à prendre une place de plus en plus importante sur ce marché concurrentiel.

Des études ont montré les avantages de boire du vin rouge

Soulignant sa richesse en polyphénols et en resvératrol, un composé antioxydant présent dans la peau du raisin, des études datant de plus de 10 ans affirmaient qu’un verre de vin rouge quotidien pourrait être bénéfique pour le cœur dans le cadre d’un régime méditerranéen, réduire le diabète de type 2. voire protéger contre certains cancers.

Là encore, les données ne prennent pas en compte le niveau d’éducation, susceptible d’être plus élevé chez les amateurs de vin, le niveau d’activité physique ou encore le niveau de richesse. De nouvelles recherches prenant en compte ces variables montrent désormais que le vin rouge aggrave le risque cardiovasculaire et favorise la survenue d’hypertension artérielle et d’accidents vasculaires cérébraux.

En dessous d’un certain seuil, la consommation d’alcool est sans danger

Il existe des directives de consommation recommandant de ne pas boire plus de 10 verres d’alcool par semaine, avec une pause d’au moins deux jours, sans dépasser deux verres par jour. « Être en dessous ne veut pas dire qu’il y a un risque nul », souligne Stéphanie Landel. « À partir du moment où l’on prend de l’alcool, il y a un risque pour la santé », insiste l’addictologue. Plus d’un adulte français sur cinq dépasse ce seuil de « risque le plus faible », malgré une proportion décroissante, augmentant ainsi son risque de développer un problème ou une dépendance liée à l’alcool.

L’alcool n’est pas cancérigène

Après le tabac, la consommation d’alcool représente la deuxième cause de mortalité évitable en France. Quelque 28 000 nouveaux cancers lui sont imputables en 2015, parmi lesquels ceux de la bouche, du pharynx, de l’œsophage, de l’estomac, du foie, du sein ou du côlon. La même année, elle était responsable de 7 % des décès chez les Français de plus de 15 ans (41 080 cas).

Toute consommation régulière d’alcool, même faible (un verre), est “à risque”, note l’Inserm. Ce risque augmente proportionnellement à la quantité d’alcool consommée et peut être multiplié s’il est associé à la consommation de tabac.

Alterner un verre d’alcool avec un verre d’eau ne sert à rien.

L’alternance entre un verre d’eau et un verre d’alcool n’a pas d’impact sur la quantité d’alcool assimilée mais peut limiter les désagréments du lendemain, notamment les symptômes de la gueule de bois, en prévenant la déshydratation. De plus, “ça peut ralentir le rythme de consommation au cours d’une soirée”, souligne l’addictologue qui rappelle que l’éthanol est “toxique” et “psychoactif”. Manger avant de boire contribue également à ralentir l’absorption de l’alcool et à réduire les pics d’alcoolémie et les comportements à risque.

Arrêter de boire pendant un mois n’a aucun effet positif

Les bienfaits d’un arrêt de l’alcool, même temporairement, peuvent rapidement apparaître. Ils vont d’une meilleure qualité de sommeil à une peau plus lisse, en passant par une perte de poids si la boisson alcoolisée n’est pas remplacée par une boisson sucrée. Arrêter de fumer contribue également à une meilleure santé mentale et à une augmentation significative de l’énergie. Sans parler de l’argent économisé et de la fierté personnelle que l’arrêt peut procurer. « L’avantage du Dry January, c’est qu’on n’a pas besoin de justifier les raisons de son arrêt », conclut Stéphanie Landel, qui encourage à tenter l’expérience.

 
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