Je vous écris cette lettre comme on jette une bouteille à la mer, en espérant qu’une âme bien intentionnée s’emparera du message et le portera haut et loin. J’ai trempé ma plume dans de l’encre bleu foncé afin de raviver une à une les lumières de ton ciel vidé de toute présence. Alors que les droits de l’homme omniprésents ont remplacé les droits de l’âme mourants, je désespère, cher pays, de vous voir ainsi maltraité.
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Dans le silence sépulcral, vos fondations s’effondrent sans défense ni aide. À chaque attaque contre des policiers ou contre la laïcité, vous recevez des cocktails Molotov au visage qui présagent du pire. Quittez la patrie au profit de l’empilement des communautés. Fini la culture pour laisser place à un récit désincarné. Adieu le panache et remplacez-le par un individualisme forcené. Dans un décor de vivre ensemble éculé, la foule des vagabonds avance, incrédule, vers le désenchantement progressif du monde.
A la recherche de l’éternité
Heureusement, malgré ce somnambulisme collectif, des âmes enfouies et palpitantes se lèvent en quête de grandeur et d’éternité. Lorsque les hommes cessent d’être de simples consommateurs, il est alors possible de leur donner un sens spirituel, de faire pleuvoir sur eux quelque chose qui ressemble au chant grégorien, comme l’écrivait Saint-Exupéry.
Pendant que les politiques jouent le pays au Monopoly et que la société médiatique se regarde par la petite fenêtre, espérons que toutes les bouteilles jetées à la mer par les Français arriveront à destination et que leurs vœux, en cette nouvelle année, seront enfin exaucés. accompli.