La Chambre des représentants des États-Unis a voté ce vendredi pour élire son président, le « président ». Finalement réélu, Mike Johnson, candidat à sa réélection, s’est heurté à une forte opposition au sein de son propre camp. Soutenu par Donald Trump, Mike Johnson n’était pas sûr de gagner. Après son élection, Donald Trump s’est exprimé sur Truth Social. « Mike sera un excellent orateur et notre pays en bénéficiera. Les Américains ont attendu quatre ans pour avoir du bon sens, de la force et du leadership. Ils vont l’avoir maintenant, et l’Amérique sera encore plus grande qu’avant ! », a-t-il écrit.
Cependant, la faible majorité républicaine dans cette nouvelle législature rend la situation particulièrement délicate. Mike Johnson lui-même a reconnu la fragilité de sa position. « Nous aurons probablement une marge de deux voix. Nous ne pouvons nous permettre d’en perdre qu’un ou deux. »
Une opposition interne virulente
Malgré le soutien affiché de Donald Trump, certains élus républicains se sont montrés inflexibles. Parmi eux, Thomas Massie, connu pour ses positions fermes, a déclaré sans détour : « Vous pouvez m’arracher tous les ongles, vous pouvez y mettre du bambou, vous pouvez commencer à me couper les doigts : je ne voterai pas Mike Johnson. » Cette déclaration choc, prononcée lors d’un entretien à la chaîne conservatrice OAN, illustre les divisions internes du camp républicain.
Outre Donald Trump, Mike Johnson avait également reçu le soutien d’Elon Musk, désormais une voix influente à Washington grâce à son rôle sur les réseaux sociaux et sa proximité avec le président élu. “Vous avez tout mon soutien”, a déclaré le milliardaire sur son réseau social X en réponse à un message de Mike Johnson remerciant Donald Trump pour son soutien.
Un précédent troublant et des enjeux majeurs
Pourtant, même avec ces figures emblématiques, Mike Johnson a eu du mal à atteindre la majorité requise. Un rejet de sa candidature aurait alors représenté un revers majeur pour Donald Trump, qui aurait vu son influence sur le Congrès remise en question.
Cette élection rappelle l’éviction spectaculaire, il y a un an, de Kevin McCarthy, précédent président de la Chambre des représentants. Ce dernier avait été écarté par la frange la plus trumpiste des Républicains, qui l’accusait d’avoir trop cédé aux démocrates, augmentant ainsi le déficit. Des accusations similaires sont portées aujourd’hui contre Mike Johnson, mettant en lumière les fractures internes du Parti républicain.
Vers une élection prolongée ?
La destitution de Kevin McCarthy a conduit à une paralysie législative de 22 jours et a mis en lumière les luttes intestines entre les partis. Donald Trump, à moins de trois semaines de son retour annoncé à la Maison Blanche, espère éviter un tel scénario. Sans président élu à la Chambre des représentants, cette dernière serait incapable d’agir, notamment pour certifier la victoire présidentielle de Trump lors de la session prévue lundi.
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Si Mike Johnson n’avait pas réussi à obtenir la majorité des suffrages exprimés vendredi, le processus électoral aurait pu s’éterniser, avec des scrutins répétés dans les heures et les jours suivants. En outre, ce scénario aurait également impliqué d’intenses négociations en coulisses pour tenter d’obtenir une majorité autour d’un candidat de compromis.