Mercredi 1er janvier 2025, « Un ours dans le Jura », le nouveau film de Franck Dubosc, sort en salles. Connu principalement pour ses rôles comiques, Dubosc, aujourd’hui réalisateur, a construit un thriller « immoral » dans les paysages jurassiens, très apprécié dans le 7e art.
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“Je voulais que ce film soit le plus immoral possible car tout le monde n’est pas forcément beau ou gentil…» : avec « Un Ours dans le Jura », en salles ce mercredi 1er janvier 2025, Franck Dubosc surprend devant et derrière la caméra avec un thriller burlesque, sur les traces des frères Coen.
Pour la nouvelle année, l’acteur connu pour ses rôles comiques propose une production d’un autre genre pour son troisième long métrage. Un film raffiné, une fois de plus, dans le Jura, territoire décidément prisé du cinéma puisque c’est aussi ici qu’ont été tournés le Roman de Jim, Fario ou plus récemment Vingt-Dieux, primés à Cannes.
Après des semaines de repérages à Bois d’Amont, Franck Dubosc et son équipe ont choisi d’installer leurs caméras aux Rousses, Morbier ou encore Vaudioux pour plusieurs semaines de tournage en février 2024, accompagné d’une petite polémique après l’utilisation de poudre blanche comme neige.
Dans ses valises, le réalisateur emmenait avec lui un casting impressionnant, de Benoît Poelvoorde à Laure Calamy, en passant par Kim Higelin et Joséphine de Meaux. Certains auront eu l’occasion de découvrir le Jura.
Après deux comédies romantiques (« Everybody Stands » en 2018 et « Rumba la vie » en 2022) à contre-courant de Patrick Chirac, son personnage de séducteur impénitent de la saga « Camping », Franck Dubosc signe une comédie macabre oscillant entre rire à la frayeur.
Au fin fond du Jura, Cathy (Laure Calamy) et Michel (Franck Dubosc), à la tête d’une exploitation de sapins, se retrouvent la cible de malfrats qui les soupçonnent d’avoir tué deux d’entre eux, en empochant au passage un butin de deux millions. euros. L’enquête est menée par le brigadier local, incarné par Benoît Poelvoorde qui livre lui aussi une composition hors des sentiers battus.
Je voulais que le rire surgisse naturellement, presque implicitement, sans briser l’atmosphère sombre.
“Même si j’ai été bercé par les films de Bourvil et Ventura notamment « Les Grandes Moules », j’adore le cinéma des frères Coen » raconte à l’AFP Franck Dubosc. « Ils osent rire des choses sérieuses. Là où ils m’ont inspiré, c’est de me dire que je pouvais aussi faire rire les gens avec des revolvers« .
Au-delà de l’intrigue, les héros d'”Un Ours dans le Jura” sont une nouvelle fois profondément humains, fil conducteur des films réalisés par Franck Dubosc : “il faut toujours qu’il y ait quelque chose en plus derrière le gag ou la tragédie, peut-être parce que la comédie n’est finalement pas mon essence», souligne-t-il.
“En passant à la réalisation, j’avance, j’explore… Ma chance est d’avoir débuté comme acteur avec un cinéma très populaire, m’empêchant de m’enfermer dans l’élitisme. Ça m’a donné un bon cardio pour aller plus loin, faire autre chose pour ne pas fatiguer le public», explique le comédien et humoriste de 61 ans qui a étudié au conservatoire de Rouen, avec Valérie Lermercier et Karin Viard.
Assistant des Bogdanoff pour l’émission de télévision TempsÀ nous les garçons» (1985) de Michel Lang. En 1995, son duo avec Elie Semoun dans «Petites annonces» va construire sa popularité, aux côtés de plusieurs singles sur scène.
J’ai toujours aimé réaliser. Enfant, je le faisais déjà avec un appareil photo Super 8 et mes amis.
“J’ai même eu envie d’entrer à l’IDHEC [Institut des hautes études cinématographiques devenu la Fémis, NDLR]. Et puis, j’imaginais que le réalisateur était ennuyeux…», raconte Franck Dubosc qui travaille déjà sur un quatrième long métrage. Reviendra-t-il à spectacle d’un homme ? “Je ne dis pas que c’est fini… Séduire le public de près est une bonne raison, comme le fera Dany Boon», qui revient sur scène en 2025.
Franck Dubosc ne compte pas oublier l’indicible Patrick Chirac. “Je suis fier de lui. Je l’aime. Je lui dois beaucoup. C’est rare dans la vie d’un acteur d’avoir un tel personnage !» assure le réalisateur. “Quand on m’appelle Patrick dans la rue, je ne suis pas offensé. Je sais déjà que quand je mourrai, un journal titrera : « Patrick Chirac est mort ». Je ne fais absolument pas le cinéma d’aujourd’hui pour faire oublier Patrick. Surtout pas !« .
Écrit avec l’AFP