Haute Marne. Pourquoi l’installation de ces deux nouveaux médecins fait sensation

Haute Marne. Pourquoi l’installation de ces deux nouveaux médecins fait sensation
Haute Marne. Pourquoi l’installation de ces deux nouveaux médecins fait sensation

Depuis plusieurs jours, la commune du Montsaugeonnais, et plus particulièrement le village de Vaux-sous-Aubigny, est au centre d’une polémique, suite à l’annonce faite par deux professionnels de santé. Explications !

Il faut remonter juste avant la période de Noël pour trouver l’origine d’une levée de boucliers disproportionnée, malvenue, hasardeuse et surtout incomprise. En fait, tout a commencé par une simple annonce affichée sur la porte d’entrée du Centre médical de Sistergey (Côte-d’Or). Deux médecins existants ont annoncé la fin de leur collaboration avec ledit centre de santé pour exercer, à partir de l’été 2025, sur la commune voisine du Montsaugeonnais.

Une décision mal présentée

Il n’en fallait pas plus pour que la mairie de Lorsgey mais aussi la communauté de communes Tille et Venelle montent immédiatement au créneau. Cependant, si la démarche est tout à fait légitime, elle doit encore être faite avec modération et objectivité… et surtout en se posant les bonnes questions !

D’autant que certains journaux locaux, tant côté bourguignon que côté champenois, ont relayé la colère des élus, sans avoir sollicité l’avis des médecins concernés, ni même celui de la commune accueillante, à savoir Le Montsaugeonnais. C’est pourquoi ils ont souhaité faire une déclaration commune expliquant ce qui a conduit à cette décision de migrer en Haute-Marne.

“Ils ne sont pas venus nous chercher.”

C’est ainsi que Marion Foucher and Ludivine Rossinles deux médecins concernés et Olivier Oliveiramaire du Montsaugeonnais, a souhaité s’exprimer ensemble ce lundi 30 décembre. Si chacun regrette la manière dont le sujet est mis en avant, il faut néanmoins apporter quelques précisions.

« Même si nos motivations personnelles sont légèrement différentes, sachez que personne n’est venu nous chercher pour nous débaucher au centre médical Allezgey. On avait seulement appris que les Montsaugeonnais avaient répondu à un AMI (appel à manifestation d’intérêt) auprès du Conseil départemental pour l’installation d’un centre médical sur son territoire. Nous nous sommes donc rapprochés des services départementaux compétents.explique Marion Foucher en préambule. Et Olivier Oliveira fait la lumière sur l’avancée du dossier : « De notre côté, même si nous avions évidemment été prévenus depuis quelques temps, il n’était pas question, comme le souhaitaient les médecins, de diffuser l’information tant que le Conseil départemental n’aurait pas formalisé leurs demandes. Ce qui n’a été fait que très récemment..

Dysfonctionnements connus

Le docteur Ludivine Rossin, qui va devoir s’éloigner légèrement de son lieu de résidence, avoue un ras-le-bol latent : « Je suis arrivé à Lorsgey en 2018 au sein d’une équipe médicale et paramédicale faisant un travail fantastique et j’étais ravi de pouvoir compenser un désert médical. Cependant, à de nombreuses reprises nous avons signalé au président de Tille et Venelle et aux élus selon des dysfonctionnements importants. Nous n’avons jamais été entendus, les conditions de travail se sont dégradées et aujourd’hui la qualité de prise en charge de nos patients est compromise..

Et, après avoir énuméré des problèmes allant de l’hygiène des lieux à l’absence de climatisation en été, des volets cassés aux meubles usagés, sans oublier les caméras de stationnement et l’alarme qui ne fonctionnent pas.. . ni des loyers qui ne cessent de monter et de monter. « Lors d’une réunion le 21 juin 2024, les élus n’ont pas compris l’urgence de répondre à nos demandes, ni les enjeux de la situation, malgré ma première mise en garde clairement formulée ». D’où son étonnement lorsque les élus (dont le maire de Lorsgey, prévenu simultanément de l’affichage sur la porte du Centre Médical) semblaient étonnés !

Un choix purement médical

Quant à Marion Foucher, si elle a choisi d’être salariée du Département de la Haute-Marne, « Il s’agit avant tout de ne plus avoir cette surcharge, de plus en plus lourde et colossale, de travail administratif et d’intendance. Ce qui me permettra de me consacrer davantage à la médecine. En travaillant moins d’heures, je consulterai autant que si j’étais indépendant. Par ailleurs, je pense aussi à mes patients (dont plus de la moitié résident en Haute-Marne) en exerçant à une quinzaine de kilomètres de Lorsgey. Autre facteur déterminant, mais plus personnel, dans son choix : le Docteur Foucher habite la commune du Montsaugeonnais où ses enfants vont à l’école !

Et pour résumer d’une seule voix : « Cette décision est notre propre choix. C’est une décision médicale. Il ne faut pas y voir des histoires d’élus, ni se mélanger dans les CPTS 21/52 ou les GHT 21/52… d’autant qu’on sera toujours sur le même territoire médical, dans le même bassin de vie ». Une décision qui permettra, par ailleurs, d’augmenter l’offre de soins dans la région. En effet, les deux médecins devront effectuer des relèves ponctuelles à bord du bus médical qui se rendra dans les villages médicalement isolés du Haut-Marne. Et pourquoi ne pas imiter ? Car Ludivine et Marion affichent clairement leur envie de continuer à être maîtres de stage en accueillant des internes en médecine et en les incitant ainsi à s’orienter vers la médecine générale.

 
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