Faut-il s’inquiéter des taux de tritium détectés dans l’eau potable de 57 communes d’Indre-et-Loire ?

Faut-il s’inquiéter des taux de tritium détectés dans l’eau potable de 57 communes d’Indre-et-Loire ?
Faut-il s’inquiéter des taux de tritium détectés dans l’eau potable de 57 communes d’Indre-et-Loire ?

Sommes-nous en train de boire de l’eau radioactive ? Si le raccourci est grossier, la réalité se mesure au becquerel près. La pollution au tritium, forme radioactive de l’hydrogène rejetée par les centrales nucléaires dans les cours d’eau, est mesurée régulièrement par les agences régionales de santé dans le cadre du contrôle sanitaire de l’eau du robinet.

Selon la synthèse des données du site data.gouv, publiée le 9 décembre 2024 par la Commission indépendante de recherche et d’information sur la radioactivité (Criirad), du tritium a été détecté dans l’eau potable de près de 2 000 communes, et plus particulièrement dans les zones situés le long des rivières, en aval des centrales nucléaires, et notamment le long de la Vienne et de la Loire.

En Indre-et-Loire, le tritium a été détecté dans 57 des 263 communes où il a été recherché, avec les fréquences et taux les plus élevés à Tours, Saint-Cyr-sur-Loire, La Membrolle-sur-Choisille. , La Riche, Saint-Avertin ou encore Saint-Genouph. En mettant en valeur ces données, leUne ONG environnementale entend ouvrir le débat sur les risques de pollution radioactive de nos cours d’eau.

Radioactivité avérée mais faible

Naturellement présent dans l’environnement, mais à des concentrations ne dépassant pas 2 becquerels par litre, le tritium fait partie de cette radioactivité « naturelle » de l’environnement. Les taux enregistrés en Indre-et-Loire sont bien au-dessus de ce « bruit de fond », mais restent en dessous des seuils dangereux.

Même les taux de concentration les plus élevés, qui atteignent 47,9 becquerels par litre à Tours et à La Riche, sont bien en dessous du seuil de consommation, fixé à 10 000 Bq/litre par l’Organisation mondiale de la santé, et en dessous de la valeur de référence fixée en à 100 Bq/litre. , au-delà duquel les autorités doivent lancer une enquête pour déterminer l’origine de la pollution radioactive.

Pour souligner la non-dangerosité des concentrations de tritium dans l’eau potable, certains sur les réseaux sociaux évoquent la comparaison avec la « dose équivalente banane », régulièrement évoquée pour rendre le sujet palpable, dans les communications sur l’énergie nucléaire. Selon cette unité informelle, une banane de 150 g, naturellement radioactive du fait de la présence de potassium 40, aurait une radioactivité de 19,5 Bq… Soit un demi-litre d’eau du robinet à Tours.

Un appel à la vigilance

En publiant, cartes et tableaux à l’appui, une synthèse des résultats des contrôles réglementaires effectués en France, la Criirad agit en lanceur d’alerte. L’organisation environnementale estime dans un communiqué que “il est nécessaire de documenter toutes les communes alimentées en eau potable contaminée par le tritium”et qu’il « il est grand temps de revoir les normes en vigueur »qui selon la Criirad « ne sont pas assez protecteurs, d’autant que les rejets dans l’environnement vont augmenter avec la construction de nouveaux réacteurs nucléaires ».

 
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