l’essentiel
SÉRIE 9/12. Dans le cadre de notre série sur le Tarnais du bout du monde, gros plan sur Allan Abani, 33 ans, qui nous raconte son amour pour le Japon et sa passion pour la photographie.
Que font Mads Mikkelsen, Dua Lipa, Kylian Mbappé, DJ Snake et Billie Eilish ? En plus d’être des stars internationales, tous les cinq ont été photographiés par Allan Abani. Installé depuis sept ans au Japon, le Castrais de 33 ans s’est fait un nom dans le monde huppé de la mode et du portrait. « Je tourne dans différents studios situés à Tokyo, en France et aux Etats-Unis selon les projets », énumère celui qui a grandi dans le quartier de Lardaillé et fait des études d’art.
« J’aime retourner voir ma famille et mes amis proches, me ressourcer et me rappeler d’où je viens. Quand je reviens, j’aime aller dans les mêmes endroits où je suis allé lorsque je débutais la photographie. J’aimerais vraiment faire une exposition à Castres dans les deux prochaines années. Trop petite pour son ambition professionnelle, Allan quitte la sous-préfecture du Tarn et part quinze jours au Japon en 2016 avec une de ses meilleures amies.
Chanel, Nike, Vogue, Adidas, Louis Vuitton…
« J’ai toujours été attiré par ce pays, tous mes proches vous le diront. Cela a commencé avec les mangas quand j’étais enfant, puis la dérive quand je suis devenu adolescent, puis leur magnifique culture. Après ce séjour, je lui ai dit que j’allais y retourner pendant un an et découvrir le pays et c’est durant cette année que ma carrière a décollé.
Et quelle carrière ! « Pour ne citer que quelques noms connus du grand public, j’ai travaillé avec Chanel, Bulgari, Louis Vuitton, Prada, Vogue, Numéro, Rolling Stone, Elle, Nike, Adidas, Land Rover, Google… Je n’aurais jamais imaginé faire cette carrière » , confie Allan, de Tokyo. Il le doit à une ancienne petite amie du lycée.
«Je dessinais depuis que je suis très jeune. Je me souviens d’être allé à l’école d’art mais je me suis vite lassé des cours. J’ai agi comme un clown en classe pour me faire exclure. Après cela, je n’ai plus eu aucun intérêt pour l’art jusqu’à ce que je la rencontre. Elle possédait un appareil photo que j’ai commencé à utiliser très souvent et j’ai découvert une nouvelle forme d’expression qui m’a rapidement fasciné. A cette époque, je travaillais comme apprenti dans un garage à Lagarrigue, j’ai décidé d’acheter mon premier appareil photo et je me suis donné dix ans à partir de ce jour pour devenir un photographe accompli.
C’est le cas aujourd’hui, dans un pays où l’intégration n’est pas facile. «C’est très difficile de trouver une place là-bas. Ils ont une très bonne image de la France en général mais entre partir en vacances au Japon et y vivre il y a deux histoires différentes. La barrière de la langue est pour moi la plus grande difficulté. Je ne connaissais que quelques mots avant d’arriver mais je me suis vite rendu compte que sans parler japonais, la vie ici allait être très compliquée. Je parle la langue aujourd’hui mais c’est encore du japonais très basique. avoir une épouse japonaise ainsi que des assistants qui m’aident si nécessaire.
« Les gens sont tellement respectueux, propres et organisés qu’on entre vite dans une sorte de bulle, dans le sens où il n’y a pas besoin d’être sur ses gardes. Les trains sont à l’heure, propres et tout le monde attend le train en ligne. Les gens ne vous bousculent pas et ne vous coupent pas la route pour monter dans le train avant vous.
En quelques années, le Tarnais s’est habitué à la vie et à la culture japonaise plus vite qu’il ne l’imaginait. « Les gens sont tellement respectueux, propres et organisés qu’on entre vite dans une sorte de bulle, dans le sens où il n’y a pas besoin d’être sur ses gardes. Les trains sont à l’heure, propres et tout le monde attend le train dans la file. Les gens ne vous bousculent pas et ne vous coupent pas la route pour monter dans le train avant vous. Il y a toujours des exceptions mais cela arrive très rarement. Les rues sont propres aussi : j’aime ça. me promener beaucoup et découvrir de nouveaux endroits où je pourrais « shooter ». J’ai mes petites habitudes : je vais généralement dans les mêmes cafés rétro (kissaten) pour mes rendez-vous, je vais dans les mêmes magasins pour faire développer mes photos et acheter du nouveau matériel et je vais aussi souvent dans les mêmes petits bars japonais traditionnels. »
En résumé, au Japon, Allan Abani vit la vie de ses rêves.