Eans la sécurité du transport aérien, les années se suivent et ne se ressemblent pas, même si la tendance à long terme du nombre d’accidents est à la baisse. 2023 a été une année exceptionnelle avec un seul accident le 15 janvier, lorsque l’ATR de Yeti Airlines s’est écrasé près du nouvel aéroport de Pokhara au Népal.
Dès les premiers jours de 2024, sans attendre la trêve des confiseurs, la dure réalité de la sécurité aérienne s’est imposée avec la collision au sol entre un Dash 8 des garde-côtes japonais et un Airbus A350 de Japan Airlines à l’aéroport de Tokyo. -Haneda le 2 janvier. Les 379 passagers ont pu évacuer l’Airbus en toute sécurité. Sur les six personnes à bord de l’avion des garde-côtes, cinq sont mortes.
Le rapport intérimaire du Japan Transport Safety Board, l’autorité de sécurité aérienne équivalente du BEA, vient d’être publié. Ses premières conclusions font état d’une série d’erreurs humaines de la part de l’équipage du Dash 8 et du contrôle aérien ainsi que d’un manque de visibilité au crépuscule. Lors de l’évacuation, le professionnalisme des membres de l’équipage et la discipline des passagers de l’avion de ligne ont été soulignés. Il s’agit de la toute première perte de coque d’un Airbus A350 et le constructeur a constaté une meilleure résistance au feu que prévu du fuselage, qui est en grande partie constitué de composite.A LIRE AUSSI Les oiseaux sont-ils vraiment un danger pour les avions ?
Deuxième accident d’avion de ligne, le 9 août, du vol Voepass Linhas Aéreas PTB2283. Un ATR 72-500 (avion assemblé à Toulouse) s’est écrasé près de Vinhedo, São Paulo. Les 58 passagers et 4 membres d’équipage sont morts dans l’accident. Dans le rapport préliminaire, qui dit ce qui s’est passé mais pas pourquoi, il est question de givrage et de difficultés pour les pilotes à activer le dégivrage des ailes. Le givrage a trois conséquences en vol. L’accumulation de glace sur les empannages alourdit l’avion et réduit ses performances. Ces couches de glace modifient le profil de l’aile et provoquent une diminution de la portance et une augmentation de la traînée. Enfin, la glace peut bloquer les contrôles et ne pas avoir le temps de fondre avant d’arriver au sol.
La procédure en cas de problème de dégivrage consiste à quitter la zone concernée en descendant pour retrouver des températures plus chaudes ou parfois en remontant pour voler par ciel dégagé.
Plus de 200 morts en 4 jours
La fin d’année 2024 aura été rude avec deux accidents majeurs. Le vol J28243 d’Azerbaïdjan Airlines, un Embraer ERJ-190AR, s’est écrasé le 25 décembre près de l’aéroport d’Aktau, au Kazakhstan, après avoir déclaré l’état d’urgence. 38 victimes sur les 67 occupants sont à déplorer. Le 28 décembre, selon RT News, « le président russe Vladimir Poutine a appelé son homologue azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, pour lui présenter ses condoléances pour le crash d’avion mortel au Kazakhstan cette semaine », a déclaré le Kremlin. Poutine s’est excusé pour le fait qu’un incident « s’est produit dans l’espace aérien russe », ajoutant qu’il s’était produit lors d’un raid de drones ukrainiens, « qui a été repoussé par les défenses aériennes ». .
Le 29 décembre, un Boeing 737-800 de Jeju Air, une compagnie aérienne sud-coréenne à bas prix, a terminé son atterrissage à Muan, en Corée du Sud, sur un talus, tuant 179 personnes et laissant deux survivants. Il s’agit de l’accident le plus meurtrier de 2024. Les enregistreurs de vol ont été retrouvés et leur analyse confirmera (ou infirmera) qu’un facteur contributif est une collision d’oiseaux.
En 2019, dernière année statistique significative avant le Covid, il y a eu 240 victimes dans 8 accidents. En 2018, le bilan est plus lourd avec 512 morts dans 9 accidents. Ces deux années ont été marquées par les crashs du Boeing 737 MAX.
Auparavant, 2017 était qualifiée d’« année la plus sûre pour le transport aérien mondial depuis 1946 et la compilation des statistiques sur les accidents d’avion ». Dix accidents impliquant des avions de ligne ont fait 44 morts», indique le Réseau de la sécurité aérienne (ASN)* sur son site, rappelant qu’en 2016 il y a eu au total 16 accidents pour 303 victimes.
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2024 avec 384 victimes selon l’ASN fait monter la courbe sans toutefois atteindre le niveau de 2018.
*ASN fait partie de la Flight Safety Foundation, une association à but non lucratif qui œuvre depuis 1947 pour améliorer la sécurité du transport aérien.
Un accident révélateur
Le détachement en plein vol d’un volet de porte, le 5 janvier 2024, sur un 737-9 MAX d’Alaska Airlines n’a pas causé de blessures graves. Mais Boeing, déjà endommagé par de précédents problèmes de qualité, s’est retrouvé entraîné dans ce goulot d’étranglement, tombant en panne sur de nombreux autres 737 de la même génération… L’avionneur commençait tout juste à se remettre de la crise du 737 MAX et du Covid. L’accident a révélé que, malgré les promesses, le contrôle qualité n’avait pas été mis en place, ce qui lui a coûté son leadership, une surveillance accrue de la FAA et un plafonnement de la production.