Ahmad al-Chareh n’a pas souhaité serrer la main d’Annalena Baerbock, la chef de la diplomatie allemande. Clé de voûte
Les chefs de la diplomatie allemande et française se sont déplacés à la rencontre du nouveau pouvoir syrien. Mais le nouvel homme fort du pays, Ahmad al-Chareh, n’a pas serré la main d’Annalena Baerbock.
03.01.2025, 17:2603.01.2025, 18:03
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Les chefs de la diplomatie française et allemande ont rencontré vendredi le nouveau leader islamiste syrien, lors d’une visite à Damas au cours de laquelle ils ont insisté sur la nécessité d’une transition pacifique et inclusive.
Il s’agit de la première rencontre à ce niveau entre des responsables des grandes puissances occidentales et Ahmad al-Chareh, arrivé au pouvoir le 8 décembre, après la fuite du président Bachar al-Assad.
Jean-Noël Barrot et Annalena Baerbock, dont la visite relève d’un mandat de l’Union européenne, ont rencontré le leader de facto de la Syrie au palais présidentiel, là même où Assad recevait ses invités.
Les premiers pas d’Ahmad al-Chareh, chef du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) qui a dirigé la coalition qui a marché sur Damas, sont scrutés de près.
“Ensemble, la France et l’Allemagne sont aux côtés du peuple syrien, dans toute sa diversité”, a écrit le ministre français sur X.
Les deux pays veulent « favoriser une transition pacifique et exigeante au service des Syriens et pour la stabilité régionale », a-t-il ajouté.
Annalena Baerbock a ensuite évoqué l’importance de son voyage en Syrie :
« Mon déplacement aujourd’hui, avec mon homologue français et au nom de l’UE, est un signal clair aux Syriens : un nouveau départ politique entre l’Europe et la Syrie, entre l’Allemagne et la Syrie est possible »
Et d’ajouter :
« C’est avec cette main tendue, mais aussi avec des attentes claires des nouveaux dirigeants, que nous nous dirigeons aujourd’hui vers Damas »
“Nous voulons les accompagner dans ce domaine : dans une passation de pouvoir inclusive et apaisée, dans la réconciliation de la société, dans la reconstruction”, a déclaré le ministre, ajoutant que “nous continuerons à juger HTS sur ses actions”, “malgré nos efforts”. scepticisme.
Al-Chareh ne pas serrer la main de Baerbock
Lors de cette rencontre, Ahmad al-Chareh n’a pas serré la main d’Annalena Baerbock, comme le montre cette vidéo, contrairement à son homologue français. Le ministre des Affaires étrangères s’est toujours présenté sans hijab, tout de blanc vêtu.
« Un espoir fragile »
Face au défi de l’unification du pays, Ahmad al-Chareh s’est engagé à dissoudre les factions armées, notamment le groupe HTS.
Il a annoncé son intention de convoquer un dialogue national, sans préciser la date ni qui serait invité, et indiqué que l’organisation des élections pourrait prendre quatre ans.
Ahmad al-Chareh appelle à la levée des sanctions internationales imposées au pouvoir de Bachar al-Assad après la répression sanglante d’un soulèvement populaire en 2011, qui a déclenché une guerre qui a fait plus d’un demi-million de morts, provoqué l’exil de millions de personnes. habitants et fragmenté le pays.
HTS, l’ancienne branche syrienne d’Al-Qaïda, affirme avoir rompu avec le jihadisme mais reste classée comme « terroriste » par plusieurs capitales occidentales, notamment Washington.
Sur le site de l’ambassade de France, fermée depuis 2012, Jean-Noël Barrot a exprimé l’espoir de voir « une Syrie souveraine, stable et apaisée ».
Et de préciser :
“C’est un espoir réel, mais c’est un espoir fragile”
Il a annoncé que « dans les semaines à venir, en fonction de l’évolution des conditions de sécurité, nous préparerons progressivement les modalités du rétablissement de la présence française ».
Entretien avec le leader kurde
Les dirigeants de nombreux pays arabes et occidentaux se sont précipités à Damas depuis la chute de Bachar al-Assad, brisant l’isolement imposé à la Syrie depuis la violente répression du soulèvement populaire de 2011.
La nouvelle puissance a opéré un net changement dans la politique de la Syrie, dont les principaux alliés étaient la Russie et l’Iran, en se rapprochant notamment de la Turquie et du Qatar et dessinant des ouvertures vers l’Ouest.
Jean-Noël Barrot a débuté sa visite par une rencontre avec des représentants religieux de la communauté chrétienne, inquiets de l’arrivée des islamistes au pouvoir.
Il a également rencontré des représentants de la société civile, réprimée par le pouvoir d’Assad et marginalisée.
A la veille de sa visite, le ministre a également rencontré le chef des Forces démocratiques syriennes (FDS, dominées par les Kurdes), Mazloum Abdi, qui craint de payer le prix du changement en Syrie.
Les deux hommes ont évoqué « la transition en cours en Syrie », a indiqué le ministère français des Affaires étrangères.
Les deux ministres ont également visité la prison de Saydnaya, symbole de la répression massive du pouvoir de Bachar al-Assad. (à/s’il vous plaît)