les branchements électriques clandestins, un danger permanent sur les marchés – Agence de presse sénégalaise

By Assane Dème

Kaolack, 28 déc (APS) – A Kaolack (centre), comme dans d’autres villes du Sénégal, les marchés, véritables pôles d’attraction, sont devenus, au fil des années, des lieux de transactions à haut risque pour les usagers, en raison des nombreux trafics clandestins. des connexions électriques ne respectant aucune norme de sécurité.

Dans tous les marchés de la commune de Kaolack, les branchements électriques, pour la plupart ne répondant à aucune norme de sécurité, sont légions. Une situation qui fait courir de grands risques aux utilisateurs.

En cette période de fêtes de fin d’année où la clientèle afflue, la déco donne facilement une idée de la situation. Partout, des fils noirs pendent au-dessus des allées et des cantines.

L’ancienne capitale du Sine-Saloum, située à 19 km de Dakar, était autrefois la plaque tournante du commerce de l’arachide et du sel. Il occupe une position de carrefour, traversé par les routes nationales 1 et 4.

La ville possède l’un des marchés les plus pittoresques du Sénégal. Il est situé en plein centre-ville, à deux pas de la plupart des établissements financiers et autres services stratégiques.

A Kaolack, les marchés accueillent un grand nombre d’acteurs du secteur informel, composés principalement de commerçants, vendeurs de tabliers et/ou vendeurs ambulants, tailleurs, gérants de salons de coiffure, services de transfert d’argent, cordonniers, bijouteries. .

Mais le marché central et autres lieux de commerce sont exposés à des risques liés aux branchements électriques incontrôlés et à la vétusté des cantines et autres magasins.

Il y a une semaine, un incendie s’est déclaré au marché de Guedj, ravageant plusieurs dizaines de cantines, sans toutefois faire de victimes.

Prolifération des connexions anarchiques

Au marché central situé en plein centre-ville, pas besoin de fouiller pour trouver des connexions anarchiques, visibles à l’œil nu, un peu partout.

Aussi effrayante que cela puisse paraître, cette situation ne semble guère émouvoir certains des occupants interrogés par l’APS.

Assise devant sa cantine de produits cosmétiques installée depuis 2017, Ndiaya Seck a le sourire aux lèvres.

«Je reconnais qu’il y a un danger qui nous attend avec ces fils au-dessus de nos têtes», accepte-t-elle de dire.

« J’avoue que cette situation me fait vraiment peur car les gens, apparemment, ne sont pas conscients du danger que représentent les connexions incontrôlées. Et pourtant, nous avons eu plusieurs occasions de nous remettre en question, car les incendies sont récurrents sur ce marché », souligne-t-elle.

Non loin de la cantine Ndiaya Seck, Mbaye Thiam anime un atelier de couture. Entouré de ses apprentis et d’autres clients, il pointe la responsabilité des autorités administratives et territoriales qui doivent selon lui « faire preuve de rigueur » pour lutter contre les liaisons anarchiques.

« L’électricité est si complexe que personne ne devrait jouer avec. Rien ne devrait empêcher une personne responsable de prendre en compte la gravité de ce type de liens qui menacent la vie des personnes. Car, en cas de problème, personne n’est à l’abri », insiste Thiam.

Fatou Dieng, une cliente venue chercher de l’huile de palme, n’est pas mécontente de cette situation. Elle maintient que les responsabilités sont partagées.

En cas de catastrophe, il est très difficile, voire impossible, pour les sauveteurs de se frayer un chemin afin de sauver ce qui pourrait l’être.

« Il ne faut pas accepter que le Sénégal soit considéré comme une anarchie où chacun peut faire ce qu’il veut. Des mesures drastiques doivent être prises pour éradiquer ces connexions clandestines et anarchiques », insiste Fatou Dieng.

Contribuez à moderniser le marché central

Le délégué principal du marché central de Kaolack, Lamine Ndao, appelle les autorités administratives et communales à accompagner les commerçants dans la modernisation de leur marché.

Les autorités doivent « très vite » prendre des mesures pour reprendre les installations et mettre en œuvre un véritable programme de modernisation des marchés sénégalais.

Ce qu’il faut, selon elle, c’est mettre fin aux incendies qui pourraient causer des pertes en vies humaines.

« À mon avis, ces incendies sur les marchés du Sénégal sont provoqués par des circuits courts et cette responsabilité est partagée. Dix cantines peuvent se partager un seul compteur, alors que dans la demande faite (…), les équipements qui consomment de l’électricité ne sont pas inclus”, a-t-il précisé.

Par ailleurs, informe le délégué principal du marché central de Kaolack, « ​​les fils utilisés dans les installations clandestines ne sont pas de bonne qualité ». S’ils chauffent, dit-il, ils « cèdent et provoquent un court-circuit avec tous les dangers qui en découlent ».

Il plaide pour une « interdiction stricte » de tout partage de compteurs électriques. Il suggère que la SENELEC procède à un « contrôle » pour « dissuader les mauvaises pratiques ».

Il précise que le marché central de Kaolack abrite « plus de cinq mille cantines ».

Il appelle les parties prenantes, notamment les autorités municipales, à des « consultations participatives et inclusives »

Un milliard de pertes lors de l’incendie du « marché de Guedj »

Le coordonnateur du Programme de modernisation et de gestion des marchés (PROMOGEM), Rougui Aladji Sow, estime la perte de marchandises provoquée par l’incendie du « marché de Guedj » à « plus d’un milliard de francs CFA ». de Kaolack.

Les “facteurs qui déclenchent les incendies doivent en pousser plus d’un à s’interroger sur nos responsabilités et notre comportement par rapport aux marchés”, a-t-elle déclaré lors d’une visite à Kaolack.

Mme Sow est venue s’enquérir de la situation, en présence du préfet du département de Kaolack, Latyr Ndiaye, et des autorités communales.

Selon elle, « les occupations anarchiques au niveau du marché, la promiscuité, la saturation, les branchements non standards sont propices aux départs d’incendies et à leur propagation ».

La coordinatrice du PRMOGEM a souligné l’urgence de trouver un consensus autour de la gestion des marchés à travers des échanges et autres concertations, car, a-t-elle dit, « ces infrastructures commerciales constituent le cœur battant des collectivités où l’action citoyenne et les règles édictées doivent être scrupuleusement respectées.

Affirmant que PROMOGEM est le « catalyseur du développement économique, environnemental et social de telles infrastructures », Rougui Aladji Sow s’engage à faciliter le plan de relogement des victimes du « marché de Guedj » et leur accès au financement respectivement des différents programmes dédiés. de l’Etat du Sénégal.

Le maire de Kaolack, Serigne Mboup, qui s’est rendu au chevet des victimes du « marché de Guedj », a appelé les pouvoirs publics à prendre davantage soin des marchés pour éviter ce type de situation.

« Nous appelons le gouvernement du Sénégal à prendre soin des marchés, car le budget du pays qui s’élève à plus de 6 000 milliards de francs CFA, une bonne partie provient des marchés et autres lieux de transactions commerciales. Il est temps de s’occuper des marchés », a-t-il soutenu.

Selon elle, « l’occupation anarchique au niveau du marché, la promiscuité, la saturation, les branchements non standards sont propices aux départs d’incendies et à leur propagation ».

Le coordinateur du PRMOGEM a souligné l’urgence de trouver un consensus autour de la gestion du marché à travers des discussions et autres consultations. « Ces infrastructures commerciales constituent le cœur battant des communautés où l’action citoyenne et les règles qui sont édictées doivent être scrupuleusement respectées. »

Elle a rappelé que PROMOGEM est le « catalyseur du développement économique, environnemental et social de telles infrastructures ».

Elle se dit prête à faciliter le plan de relogement des victimes du « marché de Guedj » et leur accès aux financements des différents programmes dédiés de l’État du Sénégal.

Le maire de Kaolack, Serigne Mboup, qui s’est rendu au chevet des victimes du « marché de Guedj », a appelé les pouvoirs publics à prendre davantage soin des marchés pour éviter ce type de situation.

« Nous appelons le gouvernement du Sénégal à prendre soin des marchés, car le budget du pays qui s’élève à plus de 6 000 milliards de francs CFA, une bonne partie provient des marchés et autres lieux de transactions commerciales. Il est temps de s’occuper des marchés », a-t-il soutenu.

M. Mboup a annoncé qu’une commission sera mise en place dans les plus brefs délais pour identifier les victimes. Il s’agit de voir ce que la mairie et l’Etat pourraient faire en leur faveur. Selon lui, une enveloppe de 50 millions de francs CFA sera débloquée par la commune de Kaolack, en soutien à ces victimes.

Un plan d’action pour tous les marchés à risque

Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Jean-Baptiste Tine, avait contacté l’ensemble des autorités administratives du pays pour l’élaboration d’une feuille de route de sécurisation des marchés, a rappelé le préfet du département de Kaolack, Latyr Ndiaye.

“Nous avons déjà élaboré le plan d’action que nous comptons mettre en œuvre et qui concerne tous les marchés à risque de la commune de Kaolack”, a déclaré M. Ndiaye. Cela implique de libérer les voies d’accès aux marchés, a-t-il déclaré.

« Ce plan d’action prendra en compte la question de l’électricité et d’autres activités qui ne devraient pas avoir lieu au sein des marchés. Ce sont ces visites qui permettront de faire le point sur la situation, d’identifier les risques et de proposer des solutions », assure le chef de l’exécutif départemental.

Il a également évoqué la réalisation d’un volet de formation et de sensibilisation sur l’utilisation des moyens d’urgence, les comportements à risque, ainsi que l’élaboration de réglementations internes pour tous les marchés.

Un autre aspect concerne la sensibilisation des Sénégalais à l’importance de souscrire une assurance incendie.

ADE/SKS/ASB/FKS/ASG

 
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