Jeudi 19 décembre, un rassemblement a été organisé devant la Maison de la vie associative d’Arles (MDVA), en soutien à la Ligue des droits de l’Homme récemment exclue. Les manifestants ont tenté de poursuivre les débats lors du conseil municipal.
“ Il y a un peu plus d’un an, nous étions à la Maison de la vie associative d’Arles (MDVA) et nous présentions nos vœux auprès d’autres associations. Nous avons fait le bilan de nos activités de l’année écoulée et annoncé nos actions futures.», se souvient Marguerite Pozzoli, la présidente de la Ligue des droits de l’homme (LDH) d’Arles, jeudi 19 décembre peu après 16h30. Un rassemblement de soutien a été organisé devant la MDVA suite à l’exclusion de la LDH annoncée la semaine dernière.Nous n’aurions jamais imaginé qu’un an plus tard nous serions là pour vous raconter cette expulsion d’une maison qui était en quelque sorte la nôtre. Et pour des raisons qui tiennent principalement au fait que la projection d’un film qui parlait de ce qui se passe à Béziers a été refusée et que notre action en justice n’a pas été considérée comme un recours normal mais comme quelque chose qui devait être puni.»
De nombreuses personnes étaient présentes pour dénoncer une décision.non seulement incompréhensible, mais qui constitue une atteinte à la liberté d’association», a-t-elle indiqué en lisant un texte signé par plus de 30 associations et collectifs arlésiens et régionaux. “L’exclusion d’un service public de la vie associative est un signe inquiétant du déclin de la vie démocratique de notre pays. Nous ferons tout notre possible pour annuler cette décision. Claudine Pellé, comédienne, auteur et réalisatrice à la Compagnie de l’ambre, alertée d’un “une censure qui laisse présager d’autres actes antidémocratiques« . “Cette expulsion est un outrage à la liberté d’expression“, a-t-elle poursuivi, se demandant “À qui le tour?« .
Après avoir rappelé le soutien du syndicat local CGT d’Arles à la LDH, Nicolas Bourcy, le secrétaire général, a de son côté souligné que la section faisait le lien avec «l’attaque contre sa subvention et contre ses locaux à la Bourse du Travail”. Pareil pour continuer : “Un vent mauvais pour la social-démocratie souffle sur la ville d’Arles où la municipalité et ses satellites s’en prennent aux organisations progressistes, aux syndicats, aux associations, cherchant à les affaiblir et à les rendre invisibles en les privant de leurs moyens.” Alors que les discours se poursuivaient, Patrick de Carolis, qui s’est rendu au conseil municipal – qui s’est tenu à 17 heures à la salle des fêtes -, a été bruyamment hué.
La manifestation continue au conseil municipal
Les personnes présentes ont alors tenté de poursuivre les discussions dans la salle du conseil. “Ma règle d’or est de ne jamais intervenir dans les associations et dans les lignes éditoriales des associations.», a indiqué Patrick de Carolis, avant de clôturer les discussions et de lancer le conseil municipal. C’est dans un climat tendu que la séance a débuté, tandis que le maire engageait les discussions sur le cyclone à Mayotte. “L’ordre du jour d’un conseil municipal est établi par le maire. Toute question non directement liée à cet ordre du jour sera renvoyée à l’issue du conseil pour questions diverses. il a prévenu. Cyril Girard a toutefois tenté une intervention, soulignant «que ce n’est pas la première fois qu’un sujet d’actualité se pose au conseil municipal, et les fois précédentes vous n’aviez pas reporté la discussion à la fin de la séance.“Intervention coupée par Patrick de Carolis, bruyamment hué et sifflé par les personnes présentes dans la salle.”Liberté d’expression !“, “déni de démocratie !» pourrait-on entendre. Après avoir appelé au silence, le maire a finalement suspendu la séance à deux reprises, avant que les partisans de la LDH ne partent définitivement. “Quand les gens sont là, on leur parle, on leur dit pas de partir», ont-ils fustigé.
C’est finalement après 62 délibérations et plus de 6 heures de débat que la question de la LDH a pu être évoquée lors des différentes questions. “Il est de votre responsabilité de préserver ce tissu associatif, pour qu’il soit vivant, diversifié, libre. La MDVA reçoit la majorité de sa subvention de la ville, vous avez donc un rôle à jouer dans cette décision“, a estimé Nicolas Koukas. “ Le conseil d’administration est souverain. En cas de litige, des recours juridiques sont disponibles. Comme il y en a un, je ne peux pas intervenir. Le juge devrait demander une médiation. S’il y en a un, nous verrons qui le dirige. Mais tant qu’il y a ce recours, il ne peut y avoir de médiation», a estimé le maire. “Avant c’était trop tôt, maintenant c’est trop tard», a regretté avec ironie Cyril Girard, qui estime que le président du MDVA «déroule le tapis rouge au RN en même - qu’elle licencie la LDH.“