Comme chaque année depuis trois ans, le Musée des Beaux-Arts de Limoges offre un cadeau de Noël à ses visiteurs, quelques jours avant les fêtes. A l’intérieur du coffret, une exposition « éphémère » pour leur faire découvrir les acquisitions de l’année dernière.
Cette « formule » permet de présenter les acquisitions de l’année (achats, dons ou legs) qui enrichissent et complètent les collections du musée. « Parce qu’un musée, ce n’est pas quelque chose de figé », affirme François Lafabrié, le directeur.
Un morceau dans le cours
« En 2022, les acquisitions avaient une coloration XVIIe-XVIIIe siècle ; ceux de 2023 se sont concentrés sur des ensembles d’émaux du milieu et de la seconde moitié du XXe siècle ; cette année, c’est un ensemble de peintures et un dessin d’Eugène Alluaud et un pastel de Léon Detroy que nous présentons dans une salle, qui fait partie intégrante du parcours du musée », explique-t-il.
« Le descendant d’Eugène Alluaud nous a contactés pour savoir si certaines œuvres nous intéressaient. Il y en avait beaucoup, nous avons donc fait une sélection qui enrichit les œuvres que possède déjà le musée », souligne François Lafabrié.
Jusqu’au 25 avril, les visiteurs pourront en découvrir un peu plus sur Eugène Alluaud… Mais qui était ce peintre ? Né à Saint-Martin-Terressus, il est issu d’une famille de collectionneurs de porcelaine qui a grandi dans l’entourage d’Adrien Dubouché.
Formé à Paris, à l’Académie Julian, Alluaud développe un lien profond avec la vallée de la Creuse : sur le plan artistique, il travaille intensément le motif tout en entretenant de nombreuses relations amicales évoluant sur le chantier. Il y rencontre donc des artistes, notamment Léon Detroy avec qui il se lie d’amitié, et bien sûr l’impressionniste Armand Guillaumin en 1893.
La vallée de la Creuse
Sa maison de Crozant devient le lieu de rencontre des nombreux artistes de la vallée, qu’il accueille avec des fêtes, des dîners et des rencontres.
Parmi les paysages typiques de la Creuse que l’artiste a peint, il y a La roche du confluent (avant 1913), une œuvre nouvellement acquise « avec une touche encore très impressionniste ».
« Tandis que Ciel couvert sous les Pyrénées (vers 1925) présente un lieu de vacances de l’artiste, dans une palette surprenante et forte qui rappelle le style de Cézanne », explique le directeur du musée.
Le tableau le plus surprenant s’intitule La négresse blonde. Il s’agit de l’illustration d’un poème éponyme de l’artiste limousin Georges Fourest (1864-1945), publié en 1909 et qui connut un véritable succès. Ce tableau, qui n’a rien à voir avec sa production habituelle, “reprend, dans une veine pittoresque empreinte d’un regard encore colonialiste, les vers de Fourest et place son modèle dans un décor exotique”, recontextualise François Lafabrié.
Enfin, le très beau portrait de Marcelleépouse d’Eugène Alluaud, témoigne des liens d’amitié qui unissaient la famille Alluaud et Léon Detroy, qu’il fréquentait beaucoup dans leur « Villa Roca », en Creuse.
Le « BAL des débutantes » est visible jusqu’au 25 avril au Musée des Beaux-Arts de Limoges. Il est ouvert les lundis, jeudis et vendredis de 9h30 à 12h et de 13h30 à 17h30 ainsi que les samedis et dimanches de 13h30 à 17h30 ; et chaque 1er dimanche du mois, de 9h30 à 12h et de 13h30 à 17h30