à Cergy-Pontoise, les spectateurs autistes ont désormais leur place en tribunes

à Cergy-Pontoise, les spectateurs autistes ont désormais leur place en tribunes
à Cergy-Pontoise, les spectateurs autistes ont désormais leur place en tribunes

Une bulle totalement immersive. Lors de leur match de championnat face aux Pionniers de Chamonix, vendredi 20 décembre, les Jokers de Cergy-Pontoise, club d’élite du championnat de de hockey sur glace, proposeront un concept innovant à destination d’un public atteint de troubles autistiques.

Nichée au sommet du stade, offrant une vue plongeante sur toute la patinoire, une salle sensorielle offrira, le - de la rencontre, la possibilité à trois familles de vivre un moment de sport, loin de l’ambiance euphorique et parfois déstabilisante de les tribunes. « L’idée nous est venue en lisant un article du FC Metzrappelle Jean-Christophe Cariou, responsable des opérations du club. Ce club de football proposait une salle du même type pour un public adapté. C’est un concept un peu plus développé au Royaume-Uni, mais ici il est quasiment inexistant. Au hockey sur glace, nous sommes les seuls. Cependant, nous sentions qu’il y avait une demande. »

Une expérience spectateur unique

Une entrée dégagée du grand public pour éviter les attroupements est ainsi mise en place. S’ensuit un accueil personnalisé par les bénévoles du club, qui orientent les spectateurs concernés vers une loge dédiée. “La pièce est complètement fermée, avec des murs noirs et des portes noiresexplains Jean-Christophe Cariou. Cela aide à calmer le sens visuel ; nous avons notamment des personnes souffrant de troubles stroboscopiques. » Avec des lumières tamisées, du matériel sensoriel fourni, la possibilité de s’allonger et des outils de massage, les spectateurs sont particulièrement chouchoutés. “Nous avons aussi des Rubik’s Cubes pour calmer les personnes qui pourraient être plus sensibles, à certains moments du match.il explique. Si nous devenons trop sensibles, nous avons de la place pour nous isoler. »

« En tant que club, nous voulions faciliter les choses pour tous nos spectateurs actuels et potentiels. » acquiesce Christophe Cuzin, président des Jokers. “Nous travaillons beaucoup sur l’expérience spectateur, nous cherchons à impressionner par le feu d’artifice et la mise en scène, rappelle le leader, mais ce qui est apprécié par un type de public peut en déstabiliser un autre, il nous a donc semblé important de proposer cette alternative. »

Soutenu massivement sur les réseaux sociaux par les adhérents, le club salue cet investissement finalement peu coûteux. « Cette partie qui pourrait habituellement être vendue pour des opérations marketing ou autres opérations hospitalières est mise à disposition, lors de certains matchs, pour cette bulle immersive. On s’appuie sur ce qui existe déjà, ce n’est donc pas un gros investissement. »

Un public conquis

Ce 20 décembre aura lieu le deuxième test grandeur nature du dispositif, après un premier test réalisé le 8 novembre, lors d’un affrontement contre l’Hormadi d’Anglet. A l’époque, une seule famille, dont deux membres souffrent d’autisme, avait inauguré cet espace. “Les parents sont les fondateurs d’une école supérieure pour personnes autistes, ils sont venus avec une grande connaissance de ce thème, remembers Jean-Christophe Cariou. Ils en sont repartis ravis. Ils avaient déjà joué un match, dans les tribunes traditionnelles, et quand ils rentraient chez eux, les enfants avaient vomi, ils s’endormirent aussitôt, sans parler. Après leur deuxième expérience, dans la bulle, le résultat fut complètement différent, il se réjouit. Ils nous ont également donné des conseils sur la manière d’améliorer le système. »

Peu médiatisée, l’initiative n’a pas encore fait d’émules par d’autres clubs professionnels. “La fédération n’était même pas informée que nous nous lancions dans ce projet”laughs Jean-Christophe Cariou. S’il aspire à ce que ce type de système se développe à travers le pays, et dans d’autres sports, le dirigeant tend à rassurer les plus sceptiques : “Souvent, lorsqu’il s’agit de questions d’inclusion, nous forçons les autres à adapter leurs habitudes et leurs comportements, il explique. Avec la bulle immersive, nous ne sommes pas restrictifs. Il s’agit d’une offre supplémentaire destinée à un public particulier, qui n’enlève rien à l’expérience classique recherchée par beaucoup. » Gagnant-gagnant.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Élu, éducateur, directeur d’association… Un réseau de pédopornographie démantelé, des arrestations dans la région
NEXT obligation de venir en France, manque de supporters… Le parcours du combattant des clubs d’outre-mer