obligation de venir en , manque de supporters… Le parcours du combattant des clubs d’outre-mer

obligation de venir en , manque de supporters… Le parcours du combattant des clubs d’outre-mer
obligation de venir en France, manque de supporters… Le parcours du combattant des clubs d’outre-mer

Avec la Coupe de , tous les territoires français sont à l’honneur. Deux clubs étrangers s’affrontent lors des 32es de finale de cette 108e édition de la compétition. Le Racing club Saint-Joseph (Régional 1), club martiniquais, est accueilli en Corse, vendredi 20 décembre, pour affronter le Sporting club de Bastia (Ligue 2) à Furiani. Samedi 21 décembre, le Saint-Denis Club (Régional 1), venu de La Réunion, joue en Normandie, contre Dives-Cabourg (National 3).

Si le règlement de la plus ancienne compétition du football français donne l’avantage du terrain à toutes les équipes évoluant deux divisions en dessous de l’autre, cela ne s’applique pas aux clubs étrangers. Le règlement oblige même les représentants étrangers, à partir des seizièmes de finale, à jouer en France (ou en Corse). Les équipes de Martinique, de La Réunion, de Mayotte ou encore de Guyane sont donc contraintes de se déplacer systématiquement. Une règle qui suscite la frustration chez les deux derniers représentants.

« Les clubs étrangers doivent être traités équitablement. À un moment donné, ils ont le droit de jouer à domicile», scande Younoussa Abdihali, vice-président du FC Saint-Denis. “L’équité est remise en question lorsque nous ne pouvons pas recevoir, confirme le vice-président du RC Saint-Joseph, Charles-Eric Privat C’est une discrimination dans le sens où il existe une différence d’appréciation entre un club étranger et un club français.

Le problème n’est pas seulement de jouer devant son public. “On accumule les handicapspointe Charles-Éric Privat. Nous avons l’avion, de la Martinique à Orly, puis d’Orly à Bastia. Nous devons composer avec un décalage horaire de cinq heures, ce qui constitue un deuxième handicap. Il y a une différence de 22 à 23 degrés entre la Martinique et la France métropolitaine. Cela fait trois handicaps, beaucoup pour une fédération qui dit être là pour mettre les gens dans les mêmes conditions de développement.

Pour les clubs étrangers, tous amateurs, tous les frais sont compris, et un voyage en France coûte particulièrement cher. Pour compenser, la Fédération française de football (FFF), en charge de la Coupe de France, a établi un cahier des charges en faveur de ces équipes. A partir des 32èmes de finale, tous les frais sont pris en charge à 100% par la Fédération pour une délégation de 29 personnes maximum en provenance des territoires d’outre-mer.

Ils sont hébergés, les nuitées sont prises en charge, la restauration matin/midi/soir, les transferts, les déplacements également.“, confirme Christophe Drouvroydirecteur des compétitions nationales à la FFF. Cela représente, pour ce tour, 70 000 euros pour l’équipe de Saint-Joseph et 45 000 euros pour l’équipe de Saint-Denis. Lors du dernier tour, la Fédération a par exemple accueilli le club martiniquais à Clairefontaine, « le temple » du football français.

Malgré cette aide, les Joséphain ont lancé une collecte de fonds en ligne pour «contribuer à couvrir ces dépenses et offrir à nos joueurs les meilleures conditions pour se dépasser« La délégation du RC Saint-Joseph est plus grande que les 30 personnes prises en charge cette fois par la Fédération, et il faut ajouter des frais supplémentaires, précise Charles-Eric Privat : «Avec les températures en France métropolitaine, nous avons dû acheter du matériel, des collants, des écharpes, des parkas… Cela entraîne des frais supplémentaires. L’équipe qui vient en Martinique n’a pas tous ces frais, elle a juste le déplacement

Cependant, ces clubs disposent souvent des infrastructures nécessaires. “Nous sommes en mesure, à La Réunion, d’accueillir des matchs de Coupe de France. Nous avons le Stade de l’Est [désormais appelé Stade Jean Ivoula]qui vient d’être rénové et peut accueillir 10 000 personnes. Nous avons les capacités logistiques pour accueillir les clubs métropolitains», affirme Younoussa Abdihali. Saint-Joseph peut également s’appuyer sur le Stade Pierre-Aliker, qui a déjà accueilli l’équipe de France en 2005.

Du côté de la Fédération, on rappelle que ces deux îles disposent de stades homologués pour la Coupe de France, mais que ce n’est pas le cas de tous les territoires, comme Mayotte ou la Guyane.

“Pour la promotion et la célébration de notre sport, nous devons accueillir ces matchs de Coupe de France.”

Younoussa Abdihali, vice-président du FC Saint-Denis

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Si les équipes étrangères peuvent parfois compter sur quelques supporters ayant voyagé ou sur de la famille habitant à proximité lorsqu’elles jouent en France, cela reste minoritaire. “Nous souhaitons également partager ces moments localement avec nos supporters», assure le vice-président du FC Saint-Denis. “Chaque année, nous demandons que cette règle évolue et que nous puissions accueillir des matchs. Rien ne bouge», critique celui de Saint-Joseph.

Pour le directeur des compétitions nationales à la FFF, en charge de l’organisation de la Coupe de France, Christophe Drouvroycette règle est basée sur des enjeux de calendrier : «Nous excluons le principe d’envoyer une équipe de Ligue 1, compte tenu des calendriers très serrés, en Martinique, à la Réunion, en Polynésie, en Nouvelle-Calédonie. Par exemple, cette semaine, Monaco jouait mercredi. On ne peut pas dire à Monaco, après le match : « Vous vous envolez pour la Réunion ou la Polynésie ».

« D’un point de vue organisationnel, le match entre Saint-Joseph et Bastia aurait pu se jouer en Martinique. Mais si, à la place de Bastia, c’était le PSG, ça n’aurait pas été possible. la règle peut être appliquée dans tous les cas.

Christophe Drouvroy, directeur des compétitions nationales à la FFF et chargé de l’organisation de la Coupe de France

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La Fédération affirme qu’elle ne travaille pas à un changement de règlement, mais qu’elle envisage d’autres solutions. “Nous réfléchissons à permettre à des clubs étrangers de jouer, lorsqu’il y a deux niveaux d’écart, en région parisienne. Philippe Diallo nous a demandé de travailler sur cette hypothèse et d’essayer d’anticiper au maximum pour que les matchs puissent se jouer en Île-de-France. Ils pourraient jouer devant leur public“, expliquer Christophe Drouvroy.

Une idée qui ne plaît pas à Younoussa Abdihali, le vice-président du FC Saint-Denis : «Cela a été fait il y a quelques années, mais on a vu qu’il y avait une perte de supporters. On a joué presque dans des stades vides en Île-de-France.» Voir le PSG jouer en Guadeloupe, l’OM se déplacer à la Réunion, ou encore Nantes découvrir la Nouvelle-Calédonie, ce n’est donc pas encore d’actualité.

 
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