Les infrastructures durables du Maroc au cœur de la stratégie 2025-2029 de la BERD

Les infrastructures durables du Maroc au cœur de la stratégie 2025-2029 de la BERD
Les infrastructures durables du Maroc au cœur de la stratégie 2025-2029 de la BERD

Le Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) vient de dévoiler une nouvelle stratégie en matière d’infrastructures, couvrant la période 2025-2029. Ce plan vise à transformer les infrastructures dans ses régions d’intervention en répondant aux défis critiques tout en favorisant durabilitéle résilience et le connectivité. Pour la première fois, la BERD intègre les secteurs financiers dans une approche unique. transports et les infrastructures municipales, auparavant couvertes par des stratégies distinctes. Cette intégration reflète la volonté de la banque de maximiser les synergies entre les projets et de générer des impacts plus profonds.

L’objectif est clair : aligner les investissements avecAccord de Paris tout en comblant le déficit mondial d’investissement dans les infrastructures, estimé à 8 300 milliards de dollars d’ici 2040. Cette stratégie se concentre sur trois priorités fondamentales : améliorer la connectivité, renforcer la résilience et accélérer transition climatique. Il vise non seulement à réduire Émissions de CO₂ dans des secteurs clés tels que les transports, mais aussi pour promouvoir des solutions fondées sur la nature pour lutter contre les impacts environnementaux. Le programme phare »Villes vertes», qui a déjà financé 74 projets et permis de réduire 4,6 millions de tonnes équivalent CO₂ par an, sera renforcé et étendu à de nouvelles régions. Entre 2019 et 2023, la BERD a investi 10,5 milliards d’euros dans 318 projets liés aux infrastructures, démontrant sa capacité à générer des résultats concrets et mesurables.

Les infrastructures représentent 56% du portefeuille de la BERD au Maroc

Dans ce contexte mondial, la région Méditerranée du Sud-Est (SEMED)dont le Marococcupe une place stratégique. Composé de pays confrontés à des défis importants, tels que stress hydrique et des infrastructures vieillissantes, cette région bénéficie d’une attention particulière. Le Maroc est au cœur de la stratégie régionale de la Banque. Les infrastructures durables représentent déjà 56% du portefeuille de la BERD au Maroc, qui se distingue par des projets emblématiques illustrant la vision et l’impact de leur partenariat.

Par exemple, en 2020, la BERD a accordé un financement de 300 millions d’euros à trois entreprises publiques – ALORS (Autorité nationale des aéroports), SMA (Société nationale des routes du Maroc) et ONEE (Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable) – pour renforcer leur résilience et soutenir les services d’infrastructures vitaux au Maroc. La même année, la Banque accorde un prêt souverain de 150 millions d’euros, complété par un financement sous forme de dons, pour soutenir la construction des éléments clés du réseau deirrigation de la Plaine du Saïss. Ce projet a été conçu pour réduire la pression sur eaux souterraines surexploitée et d’introduire un système d’irrigation goutte à goutte plus efficace dans Plaine de Garet. Cela permettra non seulement de mieux gérer les ressources en eau, mais également d’augmenter les rendements agricoles et de créer des opportunités économiques pour les communautés locales.

En 2023, un autre grand projet a vu le jour dans la région de Guelmim-Oued Nomoù la BERD a accordé un prêt de 130 millions DH (12 millions d’euros). Ce financement vise à améliorer l’approvisionnement en eau potable en milieu rural et à moderniser quatre usines de traitement d’eau. eaux usées. Premier prêt municipal accordé par la BERD au Maroc, ce projet a également permis à la région d’adhérer au programme « Villes vertes », renforçant ainsi l’engagement du pays en faveur des infrastructures durables et du développement inclusif.

Le 13 décembre 2024, la BERD a également accordé un prêt de 65 millions d’euros à Marsa Maroc SA. Il financera l’augmentation de la capacité des terminaux polyvalents de ports de Casablanca et de Jorf Lasfaren contribuant au financement de travaux d’infrastructures visant à augmenter leur capacité de manutention, ainsi qu’à l’acquisition de grues hybrides et de grues électriques sur rail. Ce projet contribuera à la durabilité des infrastructures portuaires à plusieurs égards, notamment une plus grande efficacité énergétique et les mesures de résilience climatique.

Solutions renforçantes contre le stress hydrique

Le Maroc est également confronté à un stress hydrique élevé, avec une disponibilité annuelle en eau de seulement 790 m³ par habitant (toute mesure inférieure à 1 000 m³ par habitant est traditionnellement considérée comme une situation de pénurie chronique). Pour y remédier, la BERD soutient des projets de dessalement et de réutilisation des eaux usées, afin de promouvoir une gestion plus efficace des ressources en eau, notamment dans le secteur industriel. Rappelons qu’en novembre dernier, la BERD avait accordé un prêt de 200 millions d’euros au groupe OCP afin de renforcer la sécurité de l’eau à travers le développement de nouvelles installations de traitement des eaux. dessalement au Maroc.

Le Maroc, comme les autres pays de la région SEMEDest donc confrontée à un stress hydrique important. Dans ce contexte, la BERD développe une approche régionale innovante de tarification simulée, connue sous le nom de «Tarification fantôme de l’eau« . Cette méthodologie, en cours d’élaboration, vise à mieux refléter la valeur socio-économique et environnementale de l’eau. Il encouragera des investissements plus efficaces dans la gestion des ressources en eau, tout en garantissant que les politiques tarifaires tiennent compte des besoins des populations vulnérables. La nouvelle stratégie 2025-2029 de la BERD reflète également les besoins plus larges de la région SEMED, où les investissements annuels nécessaires pour réaliser des infrastructures alignées sur les objectifs Net Zero d’ici 2030 sont estimés à 15,2 milliards de dollars. . Ces fonds serviront à développer des infrastructures énergétiques à faible émission de carbone, à améliorer mobilité urbaine et moderniser les systèmes logistiques pour soutenir le commerce intra-régional.

Pour le Maroc, outre la gestion de l’eau, les secteurs ciblés par la BERD comprennent les infrastructures municipales, la transition énergétique etagriculture durable. Avec cette stratégie intégrée, la BERD s’impose comme un acteur clé de la transformation des infrastructures dans ses régions d’intervention. En mobilisant des capitaux privés et en promouvant les partenariats public-privé, la BERD ouvre la voie vers un avenir résilient et inclusif pour toutes ses régions d’intervention.

« Cette stratégie marque une nouvelle étape pour la Banque. Il répond aux besoins de nos clients (dans toutes les régions d’opérations) en matière de réflexion intégrée, élimine les silos sectoriels et s’aligne sur notre approche réussie d’exploitation des synergies entre les projets », souligne Nandita ParshadDirecteur général des infrastructures durables à la BERD.

A ce jour, la BERD a investi près de 5 milliards d’euros au Maroc à travers 106 projets. Au Royaume, la Banque s’attache à soutenirénergie durablefinancement direct et indirect des entreprises privées, réforme des infrastructures et financement non souverain.

 
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