Il tousse. Il parle d’une voix rauque. Il souffle. Il souffre. Le patient dans la salle de simulation sur laquelle s’entraînent les étudiantes infirmière auxiliaire et puéricultrice est… plus grand que nature ! Vous pouvez prendre votre pouls sur votre poignet. Sur le torse, les va-et-vient du souffle sont visibles. Mieux : il cligne des yeux. Meral, étudiante en aide-soignante, explique : «C’est éducatif pour n’importe quelle situation. Avant, on faisait des jeux de rôle. Mais là, on a un patient qui nous répond. »
Apprentissage des gestes techniques et de l’aspect relationnel avec le patient
Mais comment est-ce possible ? Dans une cabine juxtaposée, Damien Dauger et Hellen Moine, formateurs au lycée Saint-Jacques-de-Compostelle de Poitiers, simulent les réactions du patient selon un scénario bien établi. L’objectif principal ? « En effet, lors des premiers stages, les étudiants sont moins impressionnés par les soins requis et par tout le décorum d’une chambre d’hôpital ou d’une maison de retraite. »
Damien Dauger ajoute : « Le stagiaire entre dans une chambre et doit répondre aux besoins du patient. Ce sont à la fois des gestes techniques, mais tout autant l’aspect relationnel. » Les étudiants aidants sont là pour rassurer, aider et prendre en charge les patients âgés qui peuvent être désorientés. « La première fois est toujours impressionnante. Nous espérons que ce passage dans la salle de simulation leur permettra d’être plus à l’aise lorsqu’ils se retrouveront pour la première fois face à un patient. »
Un décor réaliste… jusque dans les moindres détails !
Et la décoration est vraiment superbe. Le lit médicalisé et tout l’équipement. Mais aussi toute la pièce elle-même. La table médicale à roulettes sur laquelle on retrouve… le casemate.
Une salle de bain y est attenante. Il y a la douche, le lavabo et sur l’étagère du dessus… un dentier dans un verre rempli d’eau. Oui, le naturel se cache dans les moindres détails pour ne pas feindre la réalité.
Cette salle de simulation – d’une valeur totale de 153 000 euros – a repris l’ancienne réserve de produits ménagers depuis la rentrée de septembre. Son objectif est « pour accompagner les établissements de formation à l’innovation et au virage numérique des méthodes pédagogiques ». Lors de chaque cours, entre dix et douze élèves se relaient et s’évaluent.
Au total, au lycée professionnel de Saint-Jacques-de-Compostelle, 105 élèves se forment dans cette salle innovante pour devenir soignants ou aides-soignants.