Le 10 décembre, suite à une motion déposée au Conseil des Etats, les sénateurs ont décidé que l’organisation armée Hezbollah située au Liban devait être considérée comme une organisation terroriste au même titre que le Hamas, par 31 voix contre une.
Ce mardi, le Conseil national a emboîté le pas avec 126 oui contre 20 non (Verts) et 41 abstentions (PS). Le bloc bourgeois a voté de manière compacte pour interdire le Hezbollah.
Pour Jacqueline de Quattro (PLR/VD), ce mouvement est « une organisation terroriste islamiste radicale. Il est responsable d’innombrables actes de violence et violations des droits de l’homme à travers le monde. (…) En l’interdisant, comme nous l’avons fait pour le Hamas ou Al-Qaïda, la Suisse participera ainsi efficacement à la coopération internationale et à la lutte contre le terrorisme.»
Dans son intervention, La Vaudoise a précisé que le Service fédéral de renseignement « a lui-même attiré notre attention, au sein du Comité de politique de sécurité, sur les menaces que représente également le Hezbollah dans notre pays, notamment à travers la radicalisation et la création d’un réseau, qui existe déjà et qui comprend plusieurs dizaines de personnes, dont certaines sont considérées comme à risque et susceptibles de se livrer à une forme ou une autre de violence terroriste.
Pierre-Alain Fridez (PS/JU) n’est pas convaincu que son interdiction le rendrait moins dangereux pour la sécurité du pays : « Ne pensez-vous pas que le fait que notre Conseil prenne une telle position le rendra simplement plus disposé à passer à l’action ?
Pour le conseiller national Nicolas Walder (V/GE), le Hezbollah, à côté de son activité armée, reste un acteur politique incontournable dans la région pour tout débat politique, notamment au Liban : « Comment imaginez-vous que la Suisse puisse participer soit à l’extension du cessez-le-feu, ou aux prochaines négociations et discussions de paix entre Israël et le Liban, si l’on bloque la porte à la discussion avec l’un des acteurs ?
Le conseiller fédéral Beat Jans a également proposé, au nom du Conseil fédéral, de ne pas interdire le Hezbollah afin que la Suisse conserve une plus grande marge de manœuvre en matière de politique étrangère. «La Suisse n’a pas de culture d’interdiction dans sa politique étrangère. Cela ne correspond pas à sa tradition et à son attitude fondamentale. Les interdictions devraient être l’exception et non la règle. L’interdiction du Hamas était une de ces exceptions. Il s’agissait d’une réponse à une attaque terroriste sans précédent qui a choqué l’ensemble de la communauté internationale.
Mais son discours, déjà prononcé aux Etats-Unis, n’a pas convaincu les élus de droite, qui avaient déjà prévu de voter en bloc.