Dans la foulée, les services de sécurité ukrainiens ont revendiqué l’assassinat de cet officier supérieur. Et cela marque un changement, nous dit d’emblée Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès des Nations Unies. Dans cet événement, «il y a deux choses qui frappent», précise l’expert : «D’abord, en disant qu’en Russie, nous ne sommes pas à l’abri des attaques des services ukrainiens. Puisque les services ukrainiens, et c’est une première, ont immédiatement revendiqué cette attaque. Il y a déjà eu plusieurs attaques, il y a quelque -, et les services ukrainiens n’en ont jamais revendiqué la responsabilité. Ensuite, deuxième point, on peut dire que la Russie est réellement en guerre, y compris au cœur du pays.« .
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La question de l’usage d’armes chimiques par les Russes
Cibler le commandant Kirillov pourrait alors être une manière de mettre sur le devant de la scène la question de l’usage d’armes chimiques par les Russes en Ukraine. Le général russe est en effet responsable de l’usage d’armes chimiques, et il a également été condamné en octobre dernier au Royaume-Uni pour « déploiement d’armes chimiques barbares en Ukraine ». Pour notre expert, l’élimination de Kirillov pourrait donc représenter la volonté des Ukrainiens de montrer que les attaques chimiques – »dont on parle très peu», souligne notre interlocuteur – est en train de se produire. Cet assassinat ciblé »est peut-être une manière de rappeler la manière dont les Russes utilisent des armes totalement interdites, pour obtenir des gains territoriaux à leur profit.», explique-t-il.
Dominique Trinquand estime que la mort d’Igor Kirillov ne créera pas de précédent particulier, sachant que d’autres attentats de ce type ont déjà eu lieu depuis le début de la guerre en Ukraine. Il n’imagine pas non plus qu’un changement concret ait lieu, mais selon lui, cet assassinat reflète une certaine réalité que les responsables ukrainiens tentent de contrer : «Sur le terrain, les choses vont plutôt mal pour l’armée ukrainienne. L’Ukraine utilise donc ce que nous appelons la guerre asymétrique, afin de contourner ce qui constitue pour elle un léger revers.“Cette guerre asymétrique est menée par deux moyens différents, poursuit l’ancien chef militaire : des frappes en profondeur et des attaques ciblées, comme celle subie par Kirillov.”Du côté de la Russie, cette approche peut être considérée comme un avertissement selon lequel le danger est partout. « N’imaginez pas que la guerre se limitera au front. Cela se passe ailleurs. Et je pense que c’est la réalité des choses.Dominique Trinquand a conclu.
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