Unanimité et applaudissements. Au milieu des arguties, des piques et des critiques, c’est un beau moment d’harmonie et de consensus que s’est offert le conseil municipal de Poitiers, lundi 16 décembre 2024, pour défendre l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. .
Majorité et opposition se sont accordées pour voter l’instauration de deux nouveaux droits : le congé menstruel et l’alignement du congé paternité sur le congé maternité.
« Ce n’est pas seulement une affaire de bonnes femmes ! » »
« Et non, ce n’est pas normal d’avoir mal quand on a ses règles. Et ce n’est pas seulement une affaire de bonnes femmes. a souligné la députée de l’opposition Isabelle Chédaneau en séance, pour saluer la première mesure.
« C’est une manière de responsabiliser les pères que nous prenons, une mesure destinée à favoriser l’égalité dans le couple. À congé égal, charge égale »a résumé Zoé Lorioux-Chevalier pour la majorité tout en commentant la seconde.
Ainsi, à partir du 1est En janvier prochain, les femmes souffrant de règles douloureuses, invalidantes ou d’endométriose pourront bénéficier d’une autorisation spéciale pour s’absenter un à deux jours par mois. Elle sera accordée sur présentation d’un certificat médical annuel. La mesure concernera les agents de la Ville, du CCAS et du Grand Poitiers (1).
Les congés de paternité et de garde d’enfants seront prolongés. Il est actuellement de quatre semaines, mais la Ville a décidé de le prolonger de six semaines supplémentaires afin de l’aligner sur la durée du congé maternité. Il peut être divisé en deux parties.
Répartition des tâches
“Cela devrait permettre d’améliorer la répartition des tâches”, pour Stéphane Allouche, adjoint en charge du personnel. Et donc, en retour, cela favorise aussi le recrutement de jeunes couples. L’attractivité de l’égalité vise ainsi à pourvoir ces postes vacants pour lesquels le recrutement est parfois difficile.
Dans le défi de l’égalité professionnelle, l’évaluation de la Ville de Poitiers affiche une note record de 98/100 lorsqu’elle examine les différences de rémunération, d’avancement ou de répartition des services.
Sorties de la précarité
Même dans d’anciens fiefs masculins comme les services techniques, la Ville avance vers l’égalité avec 42% de femmes. Reste à féminiser la police municipale qui n’en compte que 26,9%. Et le CCAS, où les missions de petite enfance et d’assistance à la personne n’intéressent pas les hommes !
Le travail mené pour favoriser la promotion des femmes, l’alignement des salaires, l’accès aux postes à responsabilité et la création de vestiaires mixtes s’est doublé d’un gros travail pour sortir de la précarité les éternels intérimaires affectés aux tâches les plus difficiles. moins gratifiant. Soixante-douze sont maintenant sortis.
(1) La mesure avait déjà été votée par Grand Poitiers lors de sa dernière séance du 29 novembre.
Une mutuelle municipale accessible à tous
L’accès aux soins pour tous, c’est aussi l’égalité. Mais c’est encore loin d’être le cas alors que trois millions de personnes ne bénéficient pas d’une mutuelle ou disposent d’une mutuelle avec une couverture trop partielle. Même si la santé ne fait pas partie des compétences communales, le contrat local de santé a abordé cette question. Le conseil municipal a adopté le projet de création d’une mutuelle communale de solidarité. Le but est de permettre à ceux qui le souhaitent de souscrire à cette mutuelle tout en bénéficiant de tarifs négociés rendus attractifs par le nombre d’adhérents à l’échelle d’une ville.
Le conseil d’administration du CCAS examinera les offres en tenant compte de treize critères dont l’absence de carences en matière de soins ou d’hospitalisation, le remboursement à 100% des médicaments, la permanence dans les quartiers, etc. Le calendrier du projet prévoit un choix de mutuelle dans le été 2025.