Par
Manon Le Yan
Publié le
10 décembre 2024 à 17h40
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Depuis octobre 2024, camions chargé commence à sortir du carrière d’extraction de sableroute du Mont du Gat à Roncherolles-en-Bray (Seine-Maritime).
Contre le projet, un collectif d’une cinquantaine de riverains a été créé et pointe du doigt problèmes et nuisances.
Après les lettres, place au recours collectif
Février 2024, un arrêté préfectoral autorisé l’implantation de la carrière.
Toutefois, pour obtenir l’autorisation, l’exploitant s’est vu imposer un certain nombre de mesures supplémentaires à respecter.
« Il est écrit dans le décret que leentrée de la carrière doit être indépendant de celui de la discothèque. Ce n’est pas le cas aujourd’hui», observe Hervé Dubus, représentant du collectif.
Là où devrait se trouver l’entrée, se trouve la réserve d’eau de la discothèque en cas d’incendie. Cela impliquerait de le déplacer.
« Après avoir creusé, ils devront remblayer le terrain. On se demande ce que ce sera. De plus, ce seront déchets les fenêtres, c’est important. Car M. Brocard, l’exploitant, est à la tête d’une entreprise de démolition», s’inquiète le porte-parole du collectif.
Avec ce qui est généré par l’utilisation des machines et les remblai qui seront utilisés, il existe un risque de pollution des eaux souterraines.
« Son activité principale est de détruire des bâtiments. Que fera-t-il une fois l’extraction terminée ? S’il vient casser des pierres ici, ce ne sera pas la même chanson, quelles sont ses intentions ? », demande le riverain de la route du Mont du Gat, expliquant que la préoccupation du collectif s’étend sur le long terme.
D’autres mesures sont incluses dans le décret commeimplantation de 300 m linéaires de haieassurerétat des routes hiver, signalisation…
“La haie n’est pas pas planté. C’était une mesure de préambule, qui n’a pas été respectée», raconte le représentant du collectif.
Il y a des bus scolaires qui circulent ici. La route n’est pas adaptée à la circulation automobile.
Pour se faire entendre, le collectif est présent à tous les conseils municipaux.
” De la panneaux de signalisation ont été posées la semaine dernière, car nous faisons pression sur le conseil municipal. Mais il n’y en a aucun qui indique l’entreprise ou la présence d’une carrière », estime le porte-parole du collectif.
A la sortie de la carrière, un panneau indique que tourner à gauche est interdit aux engins de 19 tonnes. Ils doivent rejoindre directement la D919 à 600 m, pour ne pas passer à proximité des habitations.
Est également affiché le décret du 19 février.
Après avoir contacté la DREAL à deux reprises, les habitants du collectif Mont du Gat ont déposé une recours collectif avec le tribunal.
Un manque de dialogue
” Le terrassements de la carrière a débuté en août 2024. En mai, ce sont fouilles archéologiques imposées par l’INRAP qui ont été réalisées. Nous avons commencé à commercialiser le sable en octobre, c’est à partir de ce moment que camions ont commencé à circuler », explique Mickaël Brocard, directeur de la carrière. Selon lui, cette dernière a du mal à démarrer.
Je peux vous dire qu’on est loin de 15 à 30 camions par jour.
Accusé par le collectif, Mickaël Brocard réfute ces accusations.
« Le collectif remet en question de nombreux détails. Je remarque qu’ils ont un manque de compréhension des termes. J’ai reçu la visite de la DREAL car on m’a reproché de ne pas avoir planté de haie. Mais ce n’est pas au mois d’août qu’on plante des haies », rétorque l’exploitant.
Il affirme avoir planté à ce jour plus de 50 % de la longueur demandée, pas plus à cause des conditions climatiques.
Quant au digue qui sera utilisée, Mickaël Brocard explique que ce sera de la terre issue de ses terrassements.
« Aujourd’hui, les déchets et les gravats sont recyclés pour être utilisés dans la construction des réseaux routiers. Et il faut savoir que tout ce qui est enterré est perdu», explique-t-il.
Ce n’est pas facile de satisfaire tout le monde, je suis ouvert à la discussion et aux suggestions.
«Beaucoup d’avis défavorables»
« Il y a deux ans, M. Brocard a contacté la municipalité pour son projet de carrière, le conseil municipal n’y était pas opposé. Nous pensions que cela ne changerait jamais. Nous avons procédé dans l’ordre et on nous a reproché de ne pas avoir consulté les riverains», déplore Michel Gibeaux, maire de Roncherolles-en-Bray.
« Le projet était déjà avancé. Il y avait un enquête publiquechacun était invité à donner son avis. Et il y avait beaucoup deavis défavorables», rappelle l’édile.
Ce projet ne nous apporte rien, sauf des ennuis.
« Le commissaire enquêteur a transmis ces résultats à la DREAL. Nous avons été invités à la préfecture de Rouen pour voter. Nous étions une quinzaine. Au total, nous n’étions que quatre à voter. défavorablement », précise le maire.
Pour lui, l’extraction du sable, c’est bien. Mais ce qui bloque, c’est le remblai.
« Cela pourrait apporter des matériaux inconnus et les riverains pensent que cela pourrait polluer le eaux souterraines. Je les comprends. Il existe cependant un dépôt sur le terrain. Il a payé 50 000 € en cas de manquement. Il doit le restaurer », insiste le maire.
« Nous sommes ouverts à tous à la mairie. Tous les services environnementaux ont été consultés, il est préfetqui a décidé. Nous sommes là pour créer le lien entre les administrés et la préfecture », conclut Michel Gibeaux.
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