Ils ont décidé de prendre la voie difficile. Onze habitants de Dieulefit et de ses environs ont décidé d’entamer une grève de la faim ce mercredi pour protester contre l’abandon de l’expérimentation des « territoires sans chômage de longue durée » dans la région de Dieulefit-Bourdeaux. Le projet a été validé par le Département en 2022, mais il y a eu une faute de frappe dans la délibération. Deux ans plus tard, la présidente du conseil départemental, Marie-Pierre Mouton n’en veut plus, invoquant notamment des raisons financières.
Si la correction n’est pas votée ce lundi 9 décembre lors de la réunion du Conseil départemental, le projet pourrait être enterré car le financement de l’Etat s’arrête.
« Que vaut la parole d’un élu, sa signature »s’insurge Christian Bussat. Le maire de Dieulefit fait partie des onze grévistes de la faim installés à la halle, une salle de spectacle proche de la mairie. « La délibération a été votée à l’unanimité, moins deux voix en 2022 et on abandonne à mi-chemin ? Cette grève de la faim a du sens et elle concerne en plus les plus vulnérables de notre société.des gens dont certains n’ont plus de travail depuis 10 ans. Ils ont dû entrer dans un système qui leur donnerait à nouveau du travail. Aujourd’hui, on sent qu’il est bloqué. Nous prenons les moyens qui nous restent pour nous exprimer..
Parmi les onze grévistes de la faim figurent également le maire de Montjoux, Philippe Berrard, ainsi que trois vice-présidents de la communauté de communes Pays de Dieulefit Bourdeaux. Ils font appel au président du conseil départemental de la Drôme. La finalité emploi de l’expérimentation « territoires sans chômage de longue durée » devait employer une vingtaine de personnes à partir de janvier, 80 à 100 personnes à terme. Pour que l’opération soit « neutre » financièrement pour le Département, il faut que 40 % des salariés soient d’anciens allocataires du RSA.
Dans une lettre ouverte publiée ce mercredi, des élus de la communauté de communes tentent de convaincre Marie-Pierre Mouton de l’utilité économique de l’entreprise d’emploi (EBE) qui serait testée. Il prévoit la création d’emplois pour aider les agriculteurs à entretenir les clôtures, la création d’une matériauthèque et la collecte des biodéchets alimentaires et cartonnés.