Le « billet de bouche », bouée de sauvetage de la sur les marchés financiers

Le « billet de bouche », bouée de sauvetage de la sur les marchés financiers
Le « billet de bouche », bouée de sauvetage de la France sur les marchés financiers

Le spectre de la censure était déjà présent dans l’auditorium du Collège des Bernardins lorsque Antoine Armand, le ministre de l’Économie et des Finances, est monté à la tribune. Défis a organisé son 11e Sommet économique ce 28 novembre, et la question débattue est on ne peut plus d’actualité : « Les marchés doutent-ils de la ? » Sur scène, Yann Le Pallec, président de S&P Global Ratings, l’agence de notation la plus influente au monde, a rappelé pourquoi la note de la France avait été dégradée à AA – en mai dernier : il fallait sanctionner la rupture de la trajectoire budgétaire, depuis la la prévision d’un retour du déficit budgétaire en dessous de 3% du PIB en 2027 était devenue obsolète.

C’était avant les désastres électoraux de l’été et les folles incertitudes de l’automne. En revanche, concernant la prochaine note de S&P, qui devait être émise le lendemain soir à 22h30, silence total de la part du patron de l’agence : il était en pleine panne d’électricité. Dans ce contexte très particulier, le ministre ne s’est pas gêné : “La France n’est pas la Grèce”a-t-il dit d’emblée, avant d’insister sur le fait que « si on cède systématiquement aux dépenses publiques, on n’y arrivera pas ».

Une scène surréaliste, alors que le Premier ministre servait dans le même - au Rassemblement national sa ration quotidienne d’abandons. Et pourtant, on comprendra quelques instants plus tard qu’Armand ne parlait pas seulement pour ses convictions, mais aussi pour consolider ce que Le Pallec lui-même appelait le “note en bouche” d’un pays. Derrière ce qualificatif de concours de beauté se cache un concept – «analyse du cadre institutionnel»selon S&P – sujet à toute interprétation. Et nul doute que le lendemain, alors que l’agence allait conserver l’AA de la France – au lieu de le dégrader, le “note en bouche” joué.

La France a une économie puissante, et quelle que soit la composition de l’Assemblée, elle ne sera pas gouvernée dans les prochains mois par les extrêmes ; une nouvelle trajectoire reportant l’objectif des 3% à 2029 a été validée par la Commission européenne ; et un budget – nouveau ou ancien – sera exécuté, avec des effets assez similaires sur le déficit public pour 2025.

Ce n’est pas une raison de se réjouir, mais c’est la principale raison de la hausse relativement limitée des taux d’intérêt du marché par rapport à la cacophonie politique. Certains anciens se souviendront aussi du « théorème de Delfim Netto », le grand financier brésilien des années 1960, toujours d’actualité : « A partir d’un certain niveau d’endettement, ce n’est plus le pays qui dort mal, mais ses créanciers. » Seule différence : le géant sud-américain était aux prises avec une croissance annuelle comprise entre 5% et 10% !

France

 
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