la police, le racisme systémique et… la femme de Poilievre

la police, le racisme systémique et… la femme de Poilievre
la police, le racisme systémique et… la femme de Poilievre

Alors qu’une certaine attention était portée sur la présence – ou non – de l’épouse du chef du Parti conservateur du Canada, la réunion des dirigeants de l’Assemblée des Premières Nations (APN) à Ottawa a souligné l’urgence de réformer la police et d’établir un enquête nationale sur le racisme systémique au sein des forces de l’ordre.

Le nom d’Anaida Poilievre figurait à l’ordre du jour mercredi d’une discussion sur la traite des personnes. Son arrivée semble cependant créer un malaise, à tel point que l’une des premières interventions au micro de l’assemblée spéciale des chefs d’ÉtatAPN à Ottawa mardi portait sur sa participation.

Soutenu par les membres du comité des femmes et du conseil LGBTQ2E+ de laAPNLa chef adjointe de la Nation Nishnawbe Aski (NAN), Anna Betty Achneepineskum, a exprimé ses inquiétudes.

Le choix d’inclure Mme Poilievre et le chanteur country canadien Paul Brandt parmi les panélistes sur la traite des personnes a soulevé des inquiétudes, a-t-elle déclaré, notamment parce que plusieurs Autochtones sont des experts en la matière. De plus, deux sources ont indiqué aux Espaces nationaux que les propos tenus par Pierre Poilievre cette année à propos des personnes transgenres et des femmes trans auraient pu alimenter cette grogne.

Nous avons plusieurs frères et sœurs qui sont de puissants porte-parole et défenseurs de cette question.» a déclaré Anna Betty Achneepineskum, proposant à l’ancienne chef de la Première nation We’koqma’q en Nouvelle-Écosse, Annie Bernard-Daisely, de faire la présentation. Cette province a le taux d’incidents de traite de personnes le plus élevé au pays.

La grande chef adjointe de la Nation Nishnawbe Aski, Anna Betty Achneepineskum, a proposé que le sujet de la traite des personnes soit abordé par des experts autochtones en la matière.

Photo : CBC Marc Doucette

Même si elle était tout de même annoncée à la programmation, Anaida Poilievre ne participera pas à l’événement. Un porte-parole du Parti conservateur a déclaré à La Presse Canadienne que Mme Poilievre était malade. Nous sommes reconnaissants qu’elle ait changé d’avisa souligné le chef adjoint de la Nation Nishnawbe Aski, qui exige que le conseil des femmes est consulté et peut contribuer à l’avenir.

Interrogée à ce sujet, la chef nationale Cindy Woodhouse Nepinak a déclaré avoir eu des conversations intéressantes sur la traite des personnes avec Anaida Poilievre. Je pense simplement que cela joue un rôle important dans ce pays en matière de traite des êtres humains. Elle est très passionnée par ce sujet.

Il y a quatre mois, Anaida Poilievre a lancé un compte Instagram, appelé Leurs histoires comptent (Their Stories Matter), qui cherche à donner une voix aux victimes de la traite des êtres humains et à leurs familles. Elle a promis de se concentrer sur ce sujet important si son mari était élu aux prochaines élections fédérales.

Le chanteur Paul Brandt s’engage dans la lutte contre la traite des êtres humains. Il a lancé la campagne Not in My Town en 2017. En 2020, il prend la tête du comité chargé de trouver les meilleures façons de lutter contre la traite des personnes en Alberta.

Le chef Woodhouse Nepinak estime que tout allié est utile pour lutter contre les nombreux problèmes qui touchent les femmes et les personnes de diverses identités de genre.

Nous recherchons des alliés. Nous recherchons des personnes pour marcher avec nous.

Une citation de Cindy Woodhouse Nepinak

Environ 50 % des victimes de traite de personnes au pays sont des femmes autochtones, même si elles représentent moins de 5 % de la population totale, selon un rapport publié en 2020 par le ministère de la Sécurité publique du Canada.

Enquête, police et protection de la jeunesse

Par ailleurs, la protection de la jeunesse reste un question complexe et difficile qui est au programme de l’assemblée duAPN cette semaine. En octobre dernier, à la suite d’une réunion houleuse, les dirigeants ont rejeté un accord de 47,8 milliards de dollars sur la réforme de la protection de l’enfance conclu avec le gouvernement fédéral, après des décennies de batailles juridiques qui ont révélé que le gouvernement du Canada faisait preuve de discrimination à l’égard des enfants des Premières Nations.

La leader nationale a assuré qu’elle avait demandé à Ottawa de rouvrir les négociations.

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Une quarantaine de résolutions importantes sont à l’ordre du jour.

Photo: Radio-Canada / Marie-Laure Josselin

Plus tôt, les chefs avaient demandé une enquête nationale sur le racisme systémique dans les services policiers, dans un contexte d’augmentation récente du nombre d’Autochtones mourant après des interactions avec les forces de l’ordre. Depuis le 29 août, Espaces Autochtones a enregistré 11 interventions policières, dont 9 en moins d’un mois, au cours desquelles un Autochtone a perdu la vie.

Ce mercredi, une plénière sera consacrée à la réforme de la police et à la stratégie de justice indigène.

Nous devons bouger. Nous devons commencer à travailler sur la réforme.

Une citation de La cheffe nationale Cindy Woodhouse Nepinak

Ces revendications concernant la protection de la jeunesse, la réforme de la police ou encore une enquête sur le racisme systémique surviennent alors que les dirigeants s’inquiètent d’un éventuel changement de gouvernement. Le sujet est revenu sur la table des discussions lors de plusieurs assemblées spéciales.

Il est important de voir à quel point le Parlement est instable en ce moment» a indiqué le chef Woodhouse Nepinak. Toutes ces voix comptent ! a-t-elle poursuivi en répondant aux questions sur l’arrivée de différents hommes politiques cette semaine au‘APN.

Si le chef conservateur Pierre Poilievre était venu tenter de séduire les chefs des Premières Nations en parlant d’économie à Montréal en juillet dernier, il ne sera pas présent cette fois-ci. Le nom du premier ministre Justin Trudeau ne semble plus figurer à l’horaire. En revanche, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, le chef du NPDJagmeet Singh, ainsi que plusieurs ministres du gouvernement libéral devraient prendre la parole.

Plus de 1 700 chefs, représentants et peuples autochtones sont inscrits auprès duAPN. L’assemblée se réunit jusqu’à jeudi et doit examiner une quarantaine de résolutions, dont une omnibus sur l’environnement et les études d’impact. L’économie et la citoyenneté ont également été abordées lors de cette première journée.

Avec la collaboration de Shushan Lard

 
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